ERNEST & CÉLESTINE : LE VOYAGE EN CHARABIE
Ernest et Célestine retournent au pays d’Ernest, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique ! Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, Ernest et Célestine vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours.
Critique du film
Après avoir travaillé sur le long-métrage Ernest & Célestine de Benjamin Renner et Vincent Patar en tant qu’animateur, lui offrant l’opportunité d’expérimenter l’animation dessinée à la main, puis sur la série d’animation et Ernest & Célestine en hiver aux côtés de Jean-Christophe Roger, Julien Chheng retrouve ce dernier pourles nouvelles aventures de l’improbable duo imaginé par Gabrielle Vincent avec Le voyage en Charabie.
Tout juste sorti de l’hibernation, Ernest a l’estomac dans les talons. Son amie Célestine dresse l’état des lieux : il ne reste plus rien dans les placards. Ce qui ne va pas apaiser son compagnon de longue date. Prête à partir en ville pour y remédier, et lui changer les idées, elle se laisse emporter par son enthousiasme et renverse accidentellement le précieux violon Stradivarius d’Ernest. Penaude, elle lui propose de retrouver le fabriquant de l’instrument en Charabie, mais Ernest s’y oppose. « C’est bien trop loin ! » argue-t-il.
Mais l’éloignement géographique est-il la véritable raison de son refus ? Obstinée, et rongée par la culpabilité, la petite souris quitte la maison et se met en route pour la Charabie. Sauf que l’espiègle Célestine est loin de se douter de ce qui l’attend. Lorsqu’il découvre qu’elle n’en a fait qu’à sa tête, Ernest saute dans sa camionnette et s’élance sur ses traces, espérant la retrouver avant qu’elle n’affronte les conditions météorologiques éprouvantes.
C’est comme ça, et pas autrement !
Au-delà des horizons enneigés se cache la cité de Charabie, contrée éloignée et particulièrement pittoresque. Le dépaysement est total mais la découverte laisse Célestine circonspecte. Piano à une seule touche, trafic d’instruments sous le manteau et avis de recherche pour résistance musicale. La Charabie ne ressemble plus à ce qu’Ernest a connu jadis : un lieu festif et chaleureux. En effet, la musique y est désormais prohibée depuis la promulgation de la loi Ernestof par le juge Naboukov – qui n’est autre que… le père d’Ernest !
Reprenant le trait gracile du précédent film, Ernest & Célestine : le voyage en Charabie est une nouvelle tranche de délicatesse cinématographique. Quel délice que de retrouver la douceur des pastels et la poésie des aquarelles de Gabrielle Vincent, au gré de ces aventures en pays imaginaire. Si l’ours et la souris ont changé de réalisateur, les deux amis semblent n’avoir rien perdu de cette pétillante et réjouissante candeur, invitant tous les Charabiens et Charabiennes, petits comme grands, à poursuivre leurs rêves, embrasser leurs vocations et célébrer la vie en musique. Embarquez donc pour un savoureux voyage en Charabie, où résonne ce bel hymne à la liberté des individus, ponctué par le timbre gracieux de Pomme pour clôturer cette délicieuse partition. Qui cherche les notes trouvera la mélodie.
Bande-annonce
14 décembre 2022 – De Julien Chheng et Jean-Christophe Roger