127 HEURES
Après un Slumdog Millionnaire sympathique mais pas transcendant, Danny Boyle revient dans un film, plus sobre. Enfin, sobre dans le sujet. Car la réalisation de Boyle est toujours aussi maniérée et pubesque, avec des effets vulgaires et abondants pour en mettre plein la vue (accélérés, ralentis, split-screen, travellings insistants, couleurs saturées, musique omniprésente) mais qui au final agacent assez rapidement. Il faut dire que le film n’a pas grand chose à raconter, si ce n’est la terrible mésaventure d’un petit présomptueux qui se retrouve bloqué dans une faille au milieu du canyon, avec la main droite coincée derrière un gros rocher. Pour survivre, il devra gérer le peu d’eau qu’il reste dans sa gourde, tenir compagnie aux fourmis et aux corbeaux, préparer quelques vidéos pour poster sur YouTube, boire sa propre urine et enfin s’amputer le bras avec un couteau suisse – n’hurlez pas au spoiler, si vous avez lu le synopsis, c’est écrit dedans !
Son calvaire sera l’occasion de faire une petite introspection personnelle – « pardon maman de ne pas me coltiner tes appels téléphoniques, au diable mon ex qui était de toute façon une chieuse (d’ailleurs faut que j’me trouve une femme), pardon sœurette toute mimie quand elle jouait du piano d’être qu’un sale égoïste pas foutu de se pointer à ton mariage », tout ça tout ça.
Au final, 127 Hours n’a ni l’intérêt philosophique de Into the wild (pourtant pas dénué de défauts) ni la qualité de mise en scène et de scénario de Buried. Saluons toutefois l’interprétation de James Franco qui tient le film à lui tout seul, même si son personnage n’éveille en nous aucune compassion émotionnelle.
Toujours aussi maniéré dans sa réalisation, Danny Boyle livre un nouveau film à sensations, assez mou du genou et insupportable – tant visuellement que musicalement. Un survival sans âme qui ne tient pas la comparaison avec un Buried, mais qui bénéficie néanmoins de la qualité d’interprétation de son acteur principal.
127 Hours, une publicité pour Décathlon qui vire un instant au calvaire sanglant façon Saw 6.
DANNY BOYLE | USA | 94 MIN | 23 FEVRIER 2011 | JAMES FRANCO, KATE MARA |
Complètement d’accord avec toi 😉 Mis à part James Franco je n’y ai pas trouvé un intérêt particulier (surenchère d’effets, morale un peu pourrie à certains moments). Je n’avais déjà pas adoré Slumdog et là c’est pire ^^ Bref il n’est pas sur la bonne pente on va dire !
ouch!! je te dirai mon avis une fois que j’aurais vu le film…
J’ai juste lu ton résumé final (je veux garder la surprise). J’espère être en désaccord avec toi (lol), j’ai pas envie d’être déçu par un réalisateur que j’adore ! On verra…
D’accord avec toi, même si je trouve plus d’intérêt que toi dans les effets visuels de Boyle. Je suis un grand fan de ‘Trainspotting’ ou ‘Sunshine’.
Mais là il s’est un peu planté en adaptant ce fait divers, à la base pas assez riche pour un long-métrage je pense, et tombe logiquement dans des flashbacks moralisateurs et une fausse tension qui ne prend jamais. Par contre, oui, James Franco est très bien et parvient à donner l’illusion d’un vrai personnage.
Pas vu ce Decathlon de l’horreur. Mais vu ce que tu en dis, le film me fatigue d’avance.
Comment peut-on apprécier Boyle ?
Il n’a pas d’idée, pose sa caméra sans se préoccuper du sens à donner à l’image, monte ses films à la hache et, pour finir, ses effets laissent ses réalisations creuses et sans attrait.
Mais ce personnage incarné par Franco ne pourrait-il être une allégorie du cinéma de Boyle, prétentieux et égoïste, tout terrain, casse gueule et finalement destiné à quelque amputation pour, paradoxalement, mieux s’en tirer…
Et bien je me rends compte que ce film divise vraiment ! Je le verrais à sa sortie, de Boyle je vénère son Trainspotting, l’un de mes films favoris. Le concept m’intéresse mais le « pub décathlon » (bien trouvé au passage ) me rebute. Wait and see
Très drôle ton article, particulièrement le passage « Decathlon ». Moi je n’ai pas détesté le film. La réalisation pubesque de Boyle m’amuse et je trouve qu’elle apporte un truc ici. Mais vu que je n’ai pour ma part pas du tout apprécié Buried, on est raccord tous les deux ^^
Je ne suis pas du tout d’accord avec ta critique. J’ai vraiment été prise par le film, au contraire j’ai trouvé la réalisation rythmée niquel, et pas du tout agaçante.
James Franco est juste incroyable…
Et si jamais, il ne se coupe pas le bras avec un couteau Suisse, celui ci est resté chez lui
Si au final, « 127 heures » n’est pas aussi bon que « Buried », je pense que le challenge de Boyle était plus grand que celui de Cortés. Il est plus facile d’écrire un scénario original permettant des rebondissements à volonté que d’adapter un fait divers dans lequel il ne se passe pas grand chose. Après fallait-il en faire un film ? c’est un autre débat. Mais au final, malgré des défauts (la remise en question sur sa vie par Aron est effectivement assez loupée), Boyle s’en tire plutôt pas mal, et propose aussi des bonnes idées (la séquence de la fausse émission avec la caméra notamment). Et le final (l’amputation et surtout la recherche d’aide dans le canyon) est tout simplement magistrale et prend aux tripes. Quant au style Boyle, c’est comme tous les styles marqués, ils divisent ! Et moi j’aime beaucoup, et je trouve qu’ici il colle parfaitement à l’univers du sport extrême.
Concernant Buried, j’ai cité cet exemple car je l’avais vu la semaine précédente et forcément ça tenait pas la comparaison.
Ensuite, concernant son « style », passe encore pour les moments de VTT (bien que trop d’effets tue l’effet) mais dans Slumdog, c’était déjà trop. Et les petits indiens qui courent, c’est pas du sport extrême…
Assez d’accord avec toi, même si j’ai été moins sévère dans ma critique.
Moi j’avais bien aimé Slumdog, la vigueur de l’ensemble. Dans 127 heures, il n’y a aucun punch : c’est du remplissage sans âme. Du décathlon, comme tu dis.
PS : j’ai mis ton blog dans mes liens 😉
[…] Oscar très peu mérité pour un métrage grand public assez racoleur, celui-ci nous avait offert une pub pour Decathlon avec James Franco. Heureusement, la cérémonie d’ouverture des J.O lui avait permis […]