LE LOUP-GAROU DE WASHINGTON
À la suite d’une morsure survenue en Hongrie, l’attaché de presse de la Maison-Blanche se transforme peu à peu en bête féroce et sème la terreur dans la capitale.
Critique du film
Une citation du réalisateur ouvre ce long-métrage atypique et très original : « Quand j’étais petit, j’ai été traumatisé par un film intitulé Le Loup-Garou. Plus tard, j’ai été traumatisé par un président nommé Richard Nixon. Alors j’ai fait un film exorcisant les deux ». Ce long-métrage qui commence en noir et blanc en Hongrie, pays où l’attaché de presse de la Maison-Blanche se fait mordre par ce qui semble être un loup-garou, peut se rattacher à plusieurs genres cinématographiques : au film d’horreur, de façon évidente par rapport à l’histoire qui fait appel au thème de la lycanthropie, mais aussi à la comédie pour ses piques, son ironie concernant les failles de la démocratie américaine et des prétendues valeurs défendues. Et par les cibles choisies pour décocher quelques traits d’humour, le film s’apparente aussi au pamphlet politique.
Ce mélange des genres s’avère particulièrement réussi, l’histoire étant à la fois prenante, drôle et cinglante. Le racisme dont peuvent faire preuve certains représentants de l’autorité et la censure envers les médias – la scène de la conférence de presse, par exemple – font l’objets de plusieurs séquences et répliques. Il ne serait pas étonnant que ce film ait influence Bob Clark et son long-métrage tourné un an après : « Le Mort vivant » ou l’histoire d’un soldat américain qui revient de la guerre du Vietnam, transformé en zombie. Ce mix réussi entre film d’horreur et critique politique, qu’on retrouvera aussi bien sûr chez George A. Romero donne lieu avec Le Loup-Garou à un divertissement à la fois jouissif et intelligent.
Comme Coming apart, Le Loup-Garou de Washington peut être redécouvert en salles dès le 11 octobre en version restaurée 2K grâce aux Films Du Camélia, en version Director’s cut.
Bande-annonce
11 octobre 2023 – De Milton Moses Ginsberg, avec Katalin Kallay, Henry Ferrentino, Nancy Andrews