JULIETTE
À 25 ANS, JULIETTE EST ISSUE D’UNE GÉNÉRATION PERDUE SANS VRAI SENS DE LA VIE. ELLE PASSE D’UN AMANT À L’AUTRE SANS VOULOIR GRANDIR ET DEVENIR ADULTE.
Adulescente
Juliette, jeune femme de 25 ans au caractère affirmé, a du mal à grandir. Elle reste accrochée à son père, récemment hospitalisé, qui l’a élevé seul avec sa soeur après le départ soudain de leur mère pour les Etats-Unis, et à son ancien petit-ami Antoine (on peut la comprendre, le jeune homme semble pétri de qualités) qui ressurgit par hasard dans sa vie – celui-ci n’était cependant pas bien loin de toute façon. Elle partage donc sa vie entre les petits boulots et les amants auxquels elle ne s’attache pas, regardant sans cesse dans le miroir. Juliette a du mal à prendre des décisions et ainsi son destin en main. Elle n’est pas parfaite, prend parfois certains mecs pour des cons, vit dans un appartement que papa paye pour elle et ne parvient plus à poursuivre l’écriture de son histoire, tant la sienne que celle qu’elle a inventé petite autour d’une famille parcourant les USA à bord de gros camions poids-lourds.
Si le premier long-métrage n’est pas dépourvu d’imperfections et si ses thématiques n’avaient à priori que peu de raisons de m’interpeler, je dois pourtant reconnaître que j’ai été véritablement charmé par cette jolie histoire, portée par une Astrid Bergès-Frisbey que l’on avait jamais vu aussi juste. Sur quelques mois, nous suivons l’histoire de Juliette, symbole d’une génération perdue qui veut bien faire mais qui ne sait dans quelle direction aller. Pressée avec insistance par sa soeur de trouver un boulot et de passer son permis, pressée par son père avec bienveillance de poursuivre l’histoire de Max, Juliette n’avance pas pendant que ses amis eux le font.
Le film reflète avec justesse les difficultés rencontrées parfois lors de ce passage à l’âge adulte qui s’opère de plus en plus après avoir dépassé le cap du quart de siècle, pour peu que l’on ait fait des études relativement longues. Un film générationnel attachant et bien plus juste que les derniers produits vains et prétentieux de monsieur Baumbach et mademoiselle Coppola. Loin des irritantes et vaines préoccupations de Frances Ha, Juliette partage effectivement quelques thématiques communes mais fait pourtant partie d’une toute autre catégorie : celle des films réalisés avec sincérité, tendresse et simplicité. Des films faits avec le coeur. Des films que l’on a envie de découvrir et de recommander.
RÉALISÉ PAR PIERRE GODEAU
FRANCE – 81 MIN – COMÉDIE DRAMATIQUE
AVEC ASTRID BERGES-FRISBEY, YANNICK LANDREIN, ELODIE BOUCHEZ
17 JUILLET 2013
L’équivalent de « Frances Ha » chez nous et même défaut… Charmante, parfois rigolo mais l’immaturité devient vite too much et elle finit par agacer, envie de mettre des claques… 2/4
Mais contrairement à Frances Ha, Juliette a tout de même quelque chose à dire… Le film de Baumbach était vide – de sens, de mots, de personnages – celui-ci, malgré ses défauts, demeure un brin touchant. Si les protagonistes agacent, au moins sont-ils humains et non pas sortis de l’imagination stérile de bobos nombrilistes.
c’est vrai que le film est assez charmant… j’ai bien aimé aussi certaines tentatives dans la mise en scène, notamment l’utilisation de la musique ou mettre des dialogues qui se poursuivent sur d’autres images… joli et sensible 😉
Je suis complètement d’accord !
[…] dramas de grande qualité (Le Passé qui déjà sorti mais bientôt Michael Kohlhaas, Suzanne, Juliette et La vie d’Adèle arriveront) marquant l’émergence ou la confirmation d’auteurs […]