DEAD FOR A DOLLAR
Chihuahua, Nouveau-Mexique en 1897. Max Borlund, un célèbre chasseur de primes, est engagé pour retrouver et ramener la femme d’un homme d’affaires de Santa Fe, apparemment kidnappée par un déserteur afro-américain…
Critique du film
Walter Hill n’avait rien réalisé depuis Revenger, réalisé en 2016, lorsqu’il a commencé le tournage de Dead for a dollar, en août 2021. Ce n’est pas la première fois que ce réalisateur écrit et met en scène un western, genre déjà abordé avec Le Gang des frères James ou Geronimo, entre autres. Avec Dead for a dollar, Walter Hill a souhaité dépoussiérer le western, l’orner de thèmes modernes. Le film a été présenté à la Mostra de Venise mais n’a pas bénéficié de sortie en salles sur le sol français. Parmi les sujets évoqués, citons le racisme et le regard que portaient certains sur les soldats noirs de l’armée américaine, mal considérés malgré leur engagement et les risques qu’ils prenaient, mais aussi la violence faite aux femmes.
Pour l’idée de départ, on pense un instant au film Les Professionnels de Richard Brooks, avec cette histoire d’hommes engagés pour libérer une femme kidnappée. Ici aussi, le commanditaire est un homme fortuné mais pas forcément recommandable. Sans être aussi réussi que le film précité, le dernier opus du réalisateur du Bagarreur et des Warriors reste tout à fait recommandable malgré quelques longueurs, un aspect bavard et une mise en scène moins nerveuse qu’autrefois. Ces quelques réserves ne doivent pas occulter les qualités du film : un casting réunissant Christoph Waltz, Willem Dafoe et Rachel Brosnahan, une vision sans concessions de l’Ouest et du monde – qui évoque le ton de la série Deadwood – et des scènes d’action réussies qui éclatent après des moments plutôt calmes, voire lents. Ces moments de fusillades, d’action font oublier les baisses de rythme aisément.
Christophe Waltz, qui joue le chasseur de primes chargé de ramener la captive auprès de son mari, compose avec finesse un savoureux personnage imperturbable, ou presque, face au danger, et qui semble ne pas avoir de filtre lorsqu’il s’agit de dire ce qu’il pense. Ce personnage, malgré sa violence, semble posséder certaines valeurs de courage, d’honnêteté et de loyauté et suscite très vite notre sympathie. Rachel Brosnahan, quant à elle, campe une héroïne déterminée et qui sait se montrer dure quand il le faut dans un monde impitoyable pour tous, et en particulier pour les femmes. Willem Dafoe, Warren Burke, Brandon Scott et Benjamin Bratt complètent la distribution dans cette histoire qui évoque au passage la politique, la lâcheté et le sens de l’honneur.
Dédié au grand réalisateur Budd Boetticher, qui fit beaucoup tourner Randolph Scott et qu’on considère comme un maître du western, Dead for a dollar oscille habilement entre classicisme et modernité, entre hommage au passé et vision moderne.
Disponible depuis le 7 août en DVD ou en Blu-Ray, édités par M6 Vidéo
À voir sur Ciné+ OCS
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