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LITTLE BUDDHA

Jesse Conrad, neuf ans, vit à Seattle avec un père ingénieur, Dean, et une mère enseignante, Lisa. Un jour, ils reçoivent la visite surprise d’une délégation de moines bouddhistes venue du royaume himalayen du Bhoutan sous la conduite du lama Norbu et de son adjoint Champa. Les moines sont persuadés que Jesse pourrait être la réincarnation d’un de leurs plus éminents chefs spirituels.

Critique du film

Après avoir réalisé Le Dernier empereur et Un Thé au Sahara, Bernardo Bertolucci terminait avec Little Buddha une forme de triptyque de films réalisés à hors de ses terres. A cette époque, le réalisateur italien ne souhaite plus tourner dans son pays, qu’il juge gangrené par le terrorisme et la stratégie de la tension et la télé qui devient de plus en plus vulgaire et commerciale. Marqué par le bouddhisme dans son adolescence, notamment après avoir pris connaissance d’un ouvrage de contes indiens prêtés par l’écrivaine Elsa Morante, Bernardo Bertolucci avait obtenu de rencontrer le XIVe Dalaï Lama, Tenzin Gyatso, lors d’un voyage du chef spirituel tibétain à Vienne, en Autriche. 

Le metteur-en-scène avait en quelque sorte demandé l’assentiment du Dalaï Lama, lui précisant qu’il était catholique non-pratiquant et qu‘il souhaitait montrer l’histoire de Siddhartha Gautama, le Bouddha historique, à la façon d’un conte pour enfants. Le Dalaï Lama lui avait alors répondu que c’était une excellente chose qu’une personne extérieure à la philosophie bouddhiste donne sa vision, son éclairage sur cette histoire et qu’en chaque personne, il y avait encore un enfant qui vivait. Bertolucci souhaitait également faire jouer à Ying Ruocheng, avec qui il avait déjà travaillé sur Le Dernier empereur, le rôle de Lama Norbu. Mais l’acteur étant Chinois, et étant donnés les rapports compliqués entre la Chine et le Tibet, Bertolucci se demandait si ce choix ne serait pas problématique. Le Dalaï Lama lui affirma le contraire, y voyant un beau message de paix envoyé aux deux nations. 

Little Buddha fait cohabiter deux époques, deux histoires et deux modes de narrations. Il y a donc l’histoire du Bouddha historique, censée avoir eu lieu au VIe ou au Ve siècle avant Jésus-Christ, racontée avec beaucoup de poésie et de merveilleux – les lotus qui poussent à chaque pas de l’enfant. Le film offre alors des visions somptueuses, aux couleurs magnifiées par le travail du chef opérateur et aux effets spéciaux particulièrement réussis. Et il y a l’histoire de Jesse Conrad, à Seattle en 1993, vision du monde moderne, réaliste et parfois pessimiste – on évoque le suicide d’un collègue du père de Conrad pour des raisons professionnelles. Jesse Conrad est peut-être la réincarnation d’un lama mort quelques temps auparavant. Une délégation tibétaine se rend à Seattle, guidée par des signes, pour s’entretenir avec les parents de Jesse et les convaincre de leur confier l’enfant pour vérifier l’hypothèse que Jesse soit la nouvelle incarnation d’un guide spirituel important.

Ces passages entre les deux récits se font de façon très fluide. L’ensemble est nimbé d’une ambiance de spiritualité et de mystère. Le film évoque les certitudes qui vacillent, la question de la transmission bien sûr, mais aussi de façon plus générale celles de la vie et de la souffrance, des croyances et de la quête, du cheminement qu’on choisit ou qu’on vous propose. Très réussi sur le plan plastique, Little Buddha est un film profondément attachant et émouvant. 


Disponible depuis le 12 septembre en DVD remasterisé ou en combo BluRay 4K Ultra HD / Bluray, Little Buddha est édité par Rimini. La version 4K offre de nombreux suppléments (Entretiens et archives) qui complètent parfaitement la vision du film. 
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