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HAUTE TENSION

Marie, une étudiante de vingt ans, révise ses examens dans la ferme isolée des parents de sa meilleure amie. En l’espace d’une nuit, un tueur, qui ignore son existence, assassine à tour de rôle les membres de cette famille…

Critique du film

Après l’échec de son premier long-métrage, Furia, Alexandre Aja souhaitait réaliser un film hommage aux films d’horreur américains des années 1980, comme Maniac de William Lustig – qui fera d’ailleurs l’objet d’un remake de Franck Khalfoun qu’il co-écrira en 2012. Avec son co-scénariste Grégory Levasseur, il se lance alors dans un projet qui va être financé grâce à Europacorp, société de distribution du réalisateur de Nikita et Le cinquième élément. L’oeuvre qui va en découler, Haute tension, réalisée en 2003, va vite apparaître comme une lettre d’amour aux films d’horreur des années 1980, mais aussi de la décennie 1970, puisqu’on pense forcément à des titres comme Massacre à la tronçonneuse ou encore La Dernière maison sur la gauche ou La Colline a des yeux. Pour ce dernier titre, Alexandre Aja réalisera d’ailleurs lui-même une nouvelle version de l’histoire en 2006.

Pour des raisons budgétaires, le tournage a lieu en Roumanie. Avec le budget moyen qui lui est alloué, Alexandre Aja peut alors bénéficier de très bons moyens techniques et de conditions de réalisation confortables. Le film d’horreur constitue un genre peu représenté en France, aussi la réussite artistique qui va être celle de Haute tension est d’autant plus remarquable. Avec cette histoire qu’il voulait terrifiante, sans tomber dans la parodie, le metteur-en-scène soigne les moindres détails pour un home invasion angoissant et formellement abouti, une prouesse particulièrement notable pour ce qui n’était alors que sa deuxième réalisation.

Très travaillé, Haute tension bénéficie d’une pellicule et d’une lumière qui évoquent des titres des années 1970, avec une photographie assez crue et un grain caractéristique. Tout cela vient souligner qu’on se situe dans un cinéma du réel, qui propose une intrigue potentiellement crédible pour en décupler le potentiel terrifiant. On saluera également le travail sur l’ambiance sonore et la musique de François Eudes qui constituent également un atout majeur, comme les effets spéciaux très impressionnants, renforçant la notion de réalisme et le refus de tomber dans le pastiche ou la tentation de désamorcer la tension par l’humour. Le film devient alors vraiment oppressant et remplit parfaitement sa mission de faire peur et de ne laisser aucun répit au spectateur. 

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Bien sûr, l’interprétation est cruciale pour parachever le tout. Maïwenn Le Besco, Cécile de France et Philippe Nahon livrent des partitions qui contribuent à la crédibilité de cette histoire infernale, avant qu’elle ne bascule dans un twist qui continue de diviser vingt ans plus tard. Offrant l’une des prestations les plus mémorables de sa carrière, Philippe Nahon incarne le tueur froid et sadique à merveille, lui prêtant sa carrure abîmée pour le rendre plus terrifiant et palpable. Cécile de France, dans un rôle particulièrement physique et malgré un tournage aux conditions éprouvantes, faisait entrer Marie, la jeune femme qu’elle incarne, directement au Panthéon des héroïnes de films d’horreur.

Malgré un score assez faible en termes d’entrées lors de son exploitation en salle, il devint assez vite culte à travers le monde, notamment en Asie, tandis que sa sortie en vidéo fut un succès avec plus de 100000 DVD écoulés. Récompensé de plusieurs prix, Haute tension marqua un véritable renouveau du genre et peut être considéré comme un film charnière dans la filmographie d’Alexandre Aja, posant les jalons thématiques de son oeuvre.


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Sorti depuis le 16 juillet en DVD et en Blu-Ray 4K Ultra HD, édités par ESC Editions, Haute tension bénéficie sur son édition Steelbook FNAC de nombreux suppléments relatifs à la genèse du film.