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LE CHOIX DES ARMES

Noël Durieux, un ancien truand, s’occupe désormais d’un haras avec sa femme Nicole. Mickey, un malfrat en cavale, trouve refuge chez lui, mais en le voyant discuter avec l’inspecteur Sarlat, il s’imagine que Noël l’a dénoncé…

Critique du film

Sorti durant l’été 1981, Le Choix des armes réunissait un casting exceptionnel pour un film ample et très maîtrisé. Ample par la durée, deux heures et quinze minutes, par l’emploi du Cinémascope et du Dolby Stéréo, mais aussi par le nombre de vedettes présentes : mêmes les seconds rôles ou apparitions fugitives sont attribués à des interprètes chevronnés. Que ces dernières soient de l’ancienne génération – Yves Montand, Catherine Deneuve, Michel Galabru, Christian Marquand – ou de la nouvelle, comme Gérard Depardieu, Gérard Lanvin ou Richard Anconina, mais aussi Etienne Chicot, Jean Rougerie ou Roland Blanche, tous ces interprètes constituent un atout non-négligeable de cette œuvre sombre et à la profonde mélancolie. 

L’histoire du Choix des armes, qui évoque ponctuellement le cinéma de Jean-Pierre Melville, déroule entre autres le thème du destin, dans toute sa cruauté et son absurdité. Alors que Mickey – Gérard Depardieu – est en cavale après une évasion d’un centre pénitentiaire, Noël Durieux – Yves Montand – a mis derrière lui son passé de braqueur pour se lancer dans l’élevage de chevaux. Les chemins des deux hommes vont se croiser et, peut-être, faire basculer le truand repenti. 

le choix des armes

Sur un scénario de Michel Grisolia, Alain Corneau déploie une histoire à la violence brute, sauvage, qui mélange crimes crapuleux et histoire d’amour. Il est aussi beaucoup question d’oppositions : entre ancienne et nouvelle générations, entre truands vivant dans l’opulence et petits malfrats pauvres, qui n’ont quasiment rien et dont le quotidien paraît bien sordide dans une barre d’immeubles, bien éloignée des grandes propriétés cossues. Cet antagonisme chez ceux qui défient la loi se retrouve chez ceux qui sont censés la faire respecter. Aucune similitude de conception du métier ou de méthodes entre le vieux commissaire joué par Michel Galabru et le jeune inspecteur fougueux qu’interprète Gérard Lanvin. 

Le film bénéficie d’une très belle partition musicale composée par Philippe Sarde, avec Ron Carter à la contrebasse, mais aussi du travail du grand chef opérateur Pierre-William Glenn, dont la photographie fait ressortir les aspects blêmes des paysages et des situations, comme il l’avait fait par exemple dans Monsieur Klein. Par son écriture, le soin apporté à la forme, Le Choix des armes compte parmi les grandes réussites d’Alain Corneau et constitue un superbe polar, alliance de tradition et de modernité. 


Rappelons que les années 1980 furent pour le cinéma français une très belle période qui offrit des grands films populaires et très réussis artistiquement comme Le Choix des armes, Garde à vue, Une Étrange affaire, Coup de torchon ou L’Etoile du Nord. Le film d‘Alain Corneau comptabilisa 1 800 000 entrées à l’époque. Sorti en Blu-ray depuis le 18 septembre, Le Choix des armes est édité par Studio Canal et comporte plusieurs suppléments : une présentation de Jérôme Wybon, un making of et une bande annonce. Cette édition s‘inscrit dans une nouvelle collection : Nos Années 80 et propose 5 autres titres : Josépha, Rue barbare, Une Etrange affaire, Le Téléphone sonne toujours deux fois et Pour Cent Briques t’as plus rien.  

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