AMERICAN NIGHTMARE
DANS UN AVENIR PROCHE, LE CRIME A ÉTÉ ÉRADIQUÉ. MAIS PENDANT DOUZE HEURES, UNE FOIS PAR AN, TOUT LE MONDE PEUT COMMETTRE UN CRIME SANS ÊTRE ARRÊTÉ.
Purge américaine
Voilà un film qui avait de quoi enthousiasmer avec son idée de départ particulièrement excitante et sa promo minimaliste plutôt réussie. Malheureusement, derrière sa géniale trouvaille et son océan de bonnes idées à étayer, il n’y a que des promesses non tenues. En effet, American Nightmare passe à côté de tous les sujets qu’il aurait été pertinent de traiter en n’étant paresseusement rien de plus qu’un thriller foireux relevant plus du home-invasion classique que du film d’anticipation.
La terrible frustration ne se fait pourtant pas immédiatement ressentir. Le premier quart d’heure expose assez efficacement les bases de ce monde sécurisé où se déroule chaque année une Purge de 12 heures où tous les crimes sont autorisés, cette fenêtre nocturne permettant à sa population d’exprimer la part animale violente en chacun d’eux. Il y avait un argument à étoffer et matière à s’inquiéter de bien nombreuses dérives de notre société sur la question (particulièrement outre-atlantique où la situation est alarmante) mais les parallèles effectuées et les brèches ouvertes en début de film ne seront jamais exploitées. Pire, le film va dériver dangereusement vers des rebondissements de plus en plus prévisibles ou invraisemblables.
On regrettera donc le manque d’ambition de cette série B – dirigée sans imagination par James DeMonaco – qui entre les mains d’un auteur plus audacieux et/ou plus habile aurait pu devenir une petite pépite d’anticipation. Devant la caméra, la déception se confirme aussi avec le tandem Hawke-Headey qui semble réciter ses répliques sans grande conviction. Ce brave Ethan ferait mieux de s’investir seulement dans des projets intéressants comme il le fait si bien plutôt que de se perdre dans des navets comme celui-ci ou Sinister. Quant à la belle Lena Headey, n’a t’elle rien de plus ambitieux à tourner entre deux saisons de Game of Thrones ? Ces deux-là sont ainsi à la dérive dans American Nightmare. Il faut dire qu’on leur a attribué les deux enfants les plus stupides du pays avec une caricature d’enfant geek aussi laid que bravement naïf et une adolescente aussi cruche que bonne manieuse d’armes. Du côté des envahisseurs (car nous les appellerons comme ça, dans un but volontairement moqueur), c’est le naufrage total avec un bad-guy qui échoue lamentablement dans sa tentative d’être inquiétant (la blondeur angoissante ne convient qu’au génial Michael Pitt dans Funny Games). Les complices de ce Draco Malfoy au rabais sont aussi caricaturaux que fous et c’est finalement le black de service qui s’en sort le mieux.
Un thriller bâclé décevant ne laissant en sortant de la salle qu’un sentiment de terrible gâchis devant l’immense potentiel initial et un huis-clos qui réussit à être moins stressant que Maman j’ai raté l’avion. Double illustration de la purge.
AMERICAN NIGHTMARE – THE PURGE
RÉALISÉ PAR JAMES DEMONACO
USA – 85 MIN – THRILLER
AVEC ETHAN HAWKE, LENA HEADEY
7 AOÛT 2013
J’ai trouvé ce film intéressant et pas vilain avec un excellent méchant. Dommage que cette famille soit si clichés et si peu intéressante… 2/4
[…] 2 ressemble effectivement à une piètre série B difficilement crédible. Mais là où le premier épisode n’était que déception malgré un potentiel franchement intéressant, ce second volet tient […]