ELYSIUM
UN HOMME TENTE DE RÉTABLIR L’ÉGALITÉ ENTRE DEUX MONDES OPPOSÉS : LES RICHES, EN ORBITE SUR LEUR STATION SPATIALE, ET LES GHETTOS EN RUINE, RESTÉS SUR TERRE.
Riches vs Pauvres
Depuis quelques années, les producteurs hollywoodiens s’en donnent à coeur joie pour massacrer un genre qui fut jadis très estimable, même avec ses budgets riquiquis et ses pitchs classiques, celui de la SF d’anticipation. Total Recall (le remake), Oblivion, la liste des navets idiots et superficiel peut être longue si l’on s’y attardait quelques minutes.
On pouvait attendre d’Elysium qu’il ne tombe pas dans le piège d’un mastodonte américain sans aucune finesse, simplement produit pour gonfler le torse et ramener encore plus de cash qu’il en a coûté, avec le sud-africain Neil Blomkamp (auteur du surprenant District 9) aux manettes de ce blockbuster tourné à Mexico. Il est regrettable mais nécessaire de clamer très fort combien la déception nous revient en pleine figure dès la première demie-heure.
Alors que la bande-annonce laissait présager d’un univers visuellement bluffant et élégant, on constate rapidement que la supercherie consistait à nous en mettre plein la vue au départ avant de masquer les grosses lacunes derrière une caméra virevoltante et péniblement instable. Si le film de Blomkamp est techniquement décevant, il l’est également au point de vue scénaristique. L’intrigue souffre de bien trop nombreuses facilités et invraisemblances tandis que les personnages sont incroyablement caricaturaux et manichéens. Quant à son propos, il est particulièrement limité et réducteur. La paresse et la roublardise sont deux défauts particulièrement agaçants en matière de création, mais si l’on y ajoute la prétention et l’idiotie, cela devient carrément imbuvable (on évitera ainsi de parler de l’épilogue, aberrant). Si Matt Damon tente ce qu’il peut pour porter le film sur ses épaules musclées, on est frappé par la bien mauvaise prestation d’une comédienne qu’on aime pourtant beaucoup : Jodie Foster. Mais ce n’est rien comparé à quelques seconds rôles qui devraient marquer l’histoire des « méchants » les plus ridicules de l’année voire la décennie. Alors que Wagner Moura ressemblait déjà à un vilain tout droit sorti de Spy Kids, Sharlto Coopley et son faux-accent sont tellement pitoyables qu’ils transforment progressivement Elysium en une bouffonnerie SF bien pensante que l’on administre avec sa bande-son bâtarde qu’on n’aurait même pas eu l’indulgence d’accepter pour un clip de Médecins sans frontière.
Tourné en partie dans une décharge dont l’air était apparemment composé à 75% de matière fécale, Elysium souffre justement de sérieux relents excrémentiels. La saison des blockbusters se termine donc avec un long-métrage réunissant tous les défauts et les erreurs à ne pas commettre lorsque l’on s’attaque à un genre périlleux mais très vaste et pourtant pas inaccessible. Encore faut il avoir des (bonnes) idées et savoir les exploiter plutôt que de se reposer sur ses moyens financiers.
ELYSIUM
RÉALISÉ PAR NEIL BLOMKAMP
USA – 109 MIN – SF MERDIQUE
AVEC MATT DAMON, JODIE FOSTER
14 AOÛT 2013
Je suis plus ou moins d’accord avec toi. Ce film utilise des ficelles déjà trop utilisés, et de façon maladroite. Il manque cruellement de souffle épique. Seul Matt Damon tient la route. En gros, c’est du réchauffé. On est loin de District 9
Cette critique est l’un des plus féroces que j’ai pu lire sur le film ! Pour ma part, j’ai bien apprécié Elysium, même si tout n’est pas parfait. Les personnages sont assez manichéens en effet, et la partie sur Elysium est trop courte. Moins bien que District 9, mais je le recommande.
Une cruelle déception en effet… C’est bien triste.
On est loin du satisfaisant District 9, en effet.
Effectivement :-/
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