LA VENUS À LA FOURRURE
Dans un théâtre parisien, après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas (encore un prénom de sombre idiot, ndlr) se lamente sur la piètre performance des candidates. Soudain, surgit Vanda, aussi énergique que délurée. Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il la voit se métamorphoser. Vanda connaît toutes les répliques par cœur…
Une main de fer dans un gant de velours
Roman Polanski aime les huis-clos (Repulsion, Carnage). Mais, celui de La Venus à la fourrure, adaptation d’une pièce américaine à succès, elle-même inspirée du roman de Sacher-Masoch, créateur du « sadomasochisme », n’a rien d’étouffant. S’il est question d’un jeu de manipulations et d’un étau qui se resserre, on est plus empreint à sourire des échanges entre les deux personnages, qu’à redouter un éventuel drame. Ce film est une comédie, qui, dans le décor d’une scène de théâtre, offre plusieurs niveaux de lectures entremêlant les rapports de domination et de soumission. Le metteur en scène veut modeler la comédienne pour qu’elle ressemble au personnage qu’il a écrit. Lorsque celle-ci entre à la perfection dans le rôle, le dramaturge voit ses préjugés et sa confiance vaciller. Les deux artistes, par moments, ne font qu’un avec leurs personnages, avant de redevenir brusquement eux-mêmes. À cela, on peut ajouter, l’étonnante ressemblance entre Amalric et Polanski et se demander si le premier n’est pas le double du second, troublé par Emmanuelle Seigner. Cette alternance de va-et-vient scéniques, sexuels sur le plan métaphorique, s’achève sur un plan symboliquement castrateur. La Vénus à la Fourrure n’est pas à proprement parler un film féministe, mais il vise assurément à brocarder, même parfois maladroitement, le sexisme.
La ficheLA VÉNUS À LA FOURRURE
Réalisé par Roman Polanski
Avec Emmanuelle Seigner, Mathieu Almaric
France – Comédie
13 novembre 2013
Durée : 93 min
Un film que j’attends aussi avec impatience, étant très fan de Polanski. J’ai remarqué aussi l’étonnante ressemblance entre le réal et Mathieu Amalric… face à son épouse. Bel écho. J’ai hâte de découvrir ça. Les critiques que je lis sont bonnes pour l’instant.
[…] les louanges et cette récompense ne semble pas pouvoir lui échapper. Les très bons Le passé et La venus à la fourrure ne font figure que de modestes […]
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