BELLE ET SÉBASTIEN
Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu’à l’arrivée des Allemands. C’est la rencontre d’un enfant solitaire et d’un chien sauvage. C’est l’histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C’est l’aventure d’une amitié indéfectible. C’est le récit extraordinaire d’un enfant débrouillard et attendrissant au coeur de la Seconde Guerre mondiale.
La montagne, ça vous gagne.
Après la série qui avait bercé l’enfance de nos mères dans les années 60, voici le film réalisé par le cinéaste ami des bêtes, Nicolas Vanier (Le dernier trappeur, Loup qui comportaient déjà le triptyque homme-chien-neige). Taillé pour les fêtes, ce divertissement familial (très) traditionnel réjouira les jeunes et attendrira les plus vieux qui auront toujours en mémoire le tandem qui arpentait les hauteurs savoyardes sur la première chaîne de l’ORTF.
Les paysages montagnards sont d’ailleurs l’intérêt principal de ce film qui souffre de la comparaison avec d’autres films animaliers bien plus épiques (Croc-Blanc, L’Ours ou même Balto si l’on se tourne vers l’animation). Effectivement, difficile de ressentir la moindre tension devant ce Belle et Sébastien tellement le long-métrage s’endort avec sa mise en scène cotonneuse et sa morale bien pensante. Bien entendu, en période de Noël, personne n’a envie de voir du Nazi zigouiller du juif ou un joli chien blanc se faire tuer par des vilains chasseurs écervelés. Si belle est la bête, bête est l’homme dans cette histoire cousue de fil blanc où nos 30 millions d’amis ont la part belle. Les humains se contentent de débiter (voire réciter) leurs dialogues insipides sans grande conviction – si ce n’est celle de se retrouver dans trois ans sur France 2 un dimanche après-midi de vacances.
Un vieil acteur sur le déclin (Tcheky Karyo), un gamin tête-à-claques qu’on espère ne pas revoir (Felix Bossuet) et un cabot au poil soyeux, voilà les protagonistes de ce feuilleton porté à l’écran sans grande inspiration. De superbes plans des paysages alpins, une musique dégoulinante, un contexte de seconde guerre mondiale bien édulcoré, un gentil nazi et des juifs benêts, un vieux berger qui picole, une boulangère qui montre ses miches et un docteur qui fait de la résistance, des marmottes qui se montrent et des cerfs qui brament, une Zaz qui s’égosille dans le générique, une intrigue d’une simplicité absolue et un épilogue aussi ridicule que gentillet, voilà les ingrédients de cette épopée qui n’en est pas une. À l’image du très niais La reine des neiges, les divertissements familiaux enneigés ne sont pas très enthousiasmants en cette fin d’année 2013.
La ficheBELLE ET SEBASTIAN
Réalisé par Nicolas Vanier
Avec Félix Bossuet, Tchky Karyo
France – Aventure, Famille
18 décembre 2013
Durée : 104 min
Ah merde, j’ai failli me faire avoir par la bande-annonce. 😉