A SINGLE MAN
Los Angeles, 1962. Depuis qu’il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d’université Britannique, se sent incapable d’envisager l’avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu’une série d’évènements vont l’amener à décider qu’il y a peut-être une vie après Jim.
Fragilité de l’être.
La bande-annonce laissait déjà présager du meilleur. Le film met la barre encore plus haut. Pour sa première réalisation, Tom Ford réalise un long-métrage sublime en tous points de vue. La photographie est exceptionnelle, les plans sont d’une beauté renversante avec des nuances de couleur subtiles et un esthétisme éclatant. Si certains cinéastes confirmés essaient constamment de montrer leur savoir-faire, Tom Ford ne se force pas, il transpire le talent, la classe et la finesse.
Son écriture est éblouissante d’intelligence et de sagacité. Son film a la beauté d’un Wong Kar Waï, la force dramatique et l’esthétisme élégant d’un Pedro Almodovar. Il filme ses acteurs comme s’ils étaient James Dean, Elizabeth Taylor ou Brigitte Bardot. Colin Firth, pas toujours à son aise dans certaines comédies romantiques faciles, est bouleversant, superbe, parfait de sobriété et de retenue. Si l’Academy des Oscars faisait des choix pertinents – ce qui est rarement le cas, elle avait déjà oublié Mickey Rourke l’an dernier – récompenser l’acteur britannique aurait été rien d’autre que logique tellement il incarne magnifiquement ce professeur d’université accablé et brisé depuis la disparition tragique de son compagnon.
Heureusement, la Mostra de Venise aura une fois de plus réparé l’injustice en lui offrant le prix d’interprétation masculine ô combien mérité. Julianne Moore et Nicholas Hoult ne sont pas en reste. La première incarne sa meilleure amie, une femme superbe et pourtant insatisfaite qui s’abîme dans l’alcool, la résignation et l’apitoiement. Le second, inoubliable Tony Stonem dans la série britannique Skins, incarne cet étudiant curieux, culotté et solitaire, qui semble être le seul à percevoir cet insondable désespoir qui envahit l’âme de George. Et enfin, que dire de la partition d’Abel Korzeniowski, si raffinée et poignante, qui compose la plus belle bande originale que j’ai pu entendre ces dernières années. Bref, du travail d’orfèvre à tous les niveaux d’une maîtrise ébouriffante. A single man est au final mon plus gros coup de cœur cinématographique des trois dernières années.
Un grand cinéaste est né. Son premier chef d’œuvre : A single man. Un bijou d’esthétisme, d’intelligence, de subtilité et d’émotion.
TOM FORD | USA | 100 MIN | 24 FEVRIER 2008 | COLIN FIRTH, JULIANNE MOORE, NICHOLAS HOULT
Oulala tu es dythirambique !!! Je ne ‘a pas encore u mais t’as critique a cangé l’ordre de mes priorités.
Oui, cela m’arrive rarement, mais en même temps, j’ai rarement de tels coups de cœur. Ce film m’a vraiment bluffé. C’est d’une beauté tant visuelle que scénaristique. Les interprètes sont parfaits, la réalisation aussi. Quelle merveille.
Je n’avait jamais vu une note si forte sur le Blog, ni une telle déclaration d’amour. Ce qui me dérange d’autant plus que je l’ai raté et n’aurai peut-être pas l’occasion de le découvrir… il m’intéresse pourtant au-delà même de Julianne Moore -alibi divin- depuis un moment.
J’ai beaucoup aimé le film, tout comme toi. Je l’ai trouvé très émouvant et superbement mis en scène. Vraiment une très belle découverte.
J’avais été très surprise qu’il se lance dans le cinéma mais après tout pourquoi pas. Un styliste est forcément un artiste. Les critiques sont très très élogieuses et j’ai hâte de le découvrir.
Je l’ai également raté au cinéma… je devrai attendre la sortie en DVD du petit bijou dont tout le monde vante les qualités!
De ce film j’en entends beaucoup de bien :). J’irai le voir.
PS: pour MSN t’as dû zapper que je changeais d’adresse à un moment. La nouvelle est mise comme adresse e-mail du comm 😉
Pas vu, mais je n’en ai lu que du bien (ou ai préféré faire fi des critiques négatives), ce qui me rassure quant à le voir en DVD (j’aurais préféré au cinéma, mais j’ai loupé le coche…).
Très bonne critique que tu en as fais là, ça renforce mon opinion a priori positive sur le film de Tom Ford.
[…] Réponse : l’excellent A SINGLE MAN […]
[…] « facile » et farfelu. Les deux acteurs principaux, Nicholas Hoult (Skins, A single man) et Teresa Palmer, font le boulot sans être extraordinaires. Un film pastiche efficace et […]
Quelle éloge !… J’ai aussi beaucoup aimé. L’année de sa sortie je l’avais placé 2nd juste derrière « Le guerrier silencieux – Vahlalla Rising » de Nicolas Winding Refn (là je suis pas sûr que tu acquiesce !).
Comment pourrais-je ne pas dire du bien de Valhalla (malgré ses excès et ses longueurs) qui est un film assez magistral ? Toutefois, A Single Man conserve la première marche pour moi cette année là…
http://www.lebleudumiroir.fr/?p=755
[…] homme séduisant et intrigant, campé impeccablement par Matthew Goode (découvert dans le sublime A Single Man ou le savoureux Match Point). Pour former le dernier élément d’un trio malsain, le […]
[…] Arthur Newman sortira en France début mai. Porté par deux acteurs talentueux, Colin Firth (A Single man, Le discours d’un roi) et Emily Blunt (Ma meilleure amie sa soeur et moi, Looper), son pitch […]
[…] une année 2010 pas forcément riche – bien que marquée par deux grands films que sont A Single Man et Inception – on espérait que l’année 2011 allait redresser la barre et pourquoi pas […]
[…] dans le rôle de George – un prénom qui lui réussit, après son inoubliable prestation dans A Single Man. Avec la voix chevrotante, les yeux parfois rouge de colère ou d’inquiétude, ses gestes […]
[…] toute l’affection que l’on peut avoir pour Colin Firth (brillant dans A Single Man et Le discours d’un roi) et Emma Stone (irrésistible dans Easy A et Crazy, Stupid, Love), […]