Alice Winocour | QDPC
Pour le plaisir de parler Septième Art, nous avons décidé de soumettre notre Questionnaire de Proust Cinématographique à nos invités cinéma… Alice Winocour, réalisatrice de Augustine et Maryland et scénariste césarisée pour Mustang, planche actuellement sur la préparation de son 3ème long-métrage derrière la caméra – l’histoire d’une astronaute s’apprêtant à quitter la Terre. Elle s’est prêtée avec enthousiasme au jeu du QDPC.
Entrée en cinéphilie : Alice dans les villes, de Wim Wenders, que m’a mère m’a emmenée voir dans un cinéma du 6 ème arrondissement pour me convaincre de faire de l’allemand. J’ai fait du russe, mais ce film et cette projection m’ont marquée à jamais. Peut-être aussi parce que le personnage s’appelait Alice et que j’avais à peu près son âge. Je me souviens aussi de mon effroi face à Fanny et Alexandre, et d’images terrifiantes.
Plaisir inavouable : Pour moi il n’y a pas de films inavouables. Je ne peux pas me définir par rapport au bon goût et au chic. Aucun goût n’est inavouable s’il est sincère.
Adoré à l’adolescence puis abandonné : Tess de Polanski, j’avais l’affiche dans ma chambre du collège au lycée.
Classique ennuyeux : Breaking the waves ? C’est un classique non ? Fatigant.
Chef d’oeuvre méconnu : Running on empty – avec River Phoenix, l’histoire de la fuite perpétuelle d’un couple recherché par le FBI et de leur fils qui voudrait y mettre fin pour vivre sa vie. J’aime tout dans ce film.
Le navet génial : Point break, extrême limite.
Film détestable : Tous les films qui se disent « populaires » et qui mettent en scène des pauvres en se foutant de leur gueule.
Pleurer à chaque fois : 5 Easy Pieces de Bob Rafelson. J’y suis particulièrement sensible parce que ma grand–mère était pianiste et que le piano a une grande place dans ma famille et mon enfance.
Mourir de rire à chaque fois : La chèvre.
La Sainte trinité : La ballade sauvage (Malick), Le guépard (Visconti) et Zabriskie point (Antonioni) pour l’explosion finale. Je peux rajouter Eyes wide shut ?
L’actrice ultime : Gena Rowlands, Julianne Moore dans Safe de Todd Haynes, Aurore Clement dans Les rendez-vous d’Anna. Et j’admire tout ce que fait Kirsten Dunst depuis Melancholia. Plus elle vieillit, plus sa fragilité et son humanité me touchent.
L’acteur ultime : Mickey Rourke dans L’année du dragon de Cimino mais aussi dans The Wrestler d’Aronovsky. Ou John Lurie dans Stranger than Paradise. Plus récemment, j’ai été impressionnée par Shia LaBeouf dans American Honey. Un film que j’ai complètement adoré. (Et on ne peut qu’approuver – ndlr)