disclaim

BILAN 2024 | Nos séries coups de coeur de l’année

Encore une belle année sur le petit écran, avec de nombreuses fictions de grande qualité à découvrir sur toutes les plateformes. En cette fin d’année 2024, les membres de la rédaction livrent leurs coups de coeur sériels, de belles créations accessibles sur Arte, Max, Apple TV+ et FranceTV, mais aussi quelques bonnes pioches du côté des géants du streaming au sein de catalogues pas toujours à la hauteur. Une sélection éclectique pour tous les goûts.

Samuel (Arte)

Samuel Arte

Samuel est sans conteste l’une des plus belles surprises de 2024. Véritable plongée dans les souvenirs des années 2000, la série suit avec une grande justesse le jeune Samuel, 10 ans, dans ses premiers émois amoureux et les petits drames du quotidien. Poétique, sensible, et empreinte d’une nostalgie douce, elle capte avec finesse ce moment charnière entre l’enfance et l’adolescence. Créée, écrite et interprétée par Emilie Tronche, cette mini-série fait sourire autant qu’elle touche. Un petit bijou télévisuel, à la fois rafraîchissant et sincère. – Manon Martin

Culte (Prime Video)

Culte série

Avec Culte, Prime Video nous replonge dans les coulisses de Loft Story, la première télé-réalité française, avec une efficacité redoutable. En six épisodes habilement construits, la série explore l’engrenage fascinant de ce phénomène médiatique. Marie Colomb incarne une Loana touchante, sans jamais tomber dans la caricature. Entre nostalgie des années 2000 et voyeurisme, Culte s’avère aussi captivant qu’addictif. Chaque épisode se regarde d’une traite, dévoilant les excès et les coulisses d’une télé qui a marqué l’histoire de la société française. – Manon Martin

Mon petit renne (Netflix)

baby reindeer

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce titre n’annonce pas une série « mignonne », loin de là. En adaptant sa traumatisante histoire personnelle au écran, Richard Gadd a pris tout le monde par surprise et a mis à terre Netflix et tous ses abonnés. Est-ce dû à ce début tragi-comique, qui intrigue avant de nous cadenasser en prenant un virage dramatique qui ressemble à s’y méprendre à un cauchemar à plusieurs entrées et sans sorties ? Au fait que les victimes masculines d’abus sexuels prennent très rarement la plume ou la parole pour raconter leur histoire ? Ou tout simplement grâce à cette écriture crue et sincère, servie par deux excellents comédiens (Jessica Gunning en tête) ? Toujours est-il que, passé le choc de ce visionnage marquant, Gadd a réussi son entrée dans la grande famille des séries qui comptent et a créé avec le personnage de Martha, une des pires « villain » du petit écran. – Matthieu Touvet

La Mesias (Arte)

la mesias

Cette série espagnole, signée par Javier Calvo et Javier Ambrossi à qui l’on doit notamment Veneno, l’excellente série sur l’icône trans du même nom, est un bijou de mystère, d’émotion et de kitsch. On y découvre un groupe féminin, présenté comme « un mélange des Spice Girls, de Jordy, de Marilyn Manson et des S Club 7 » qui fait sensation avec ses chansons religieuses – et surtout ses clips à l’esthétique malaisante à souhait… Lorsque le quadragénaire Enric tombe sur un reportage à leur sujet, il est sous le choc. Le récit se déploie alors, à trois époques différentes, permettant de découvrir les raisons de sa réaction. Débute alors un récit captivant où il est question de traumas d’enfance et de dérives sectaires… – Fabien Randanne

Hippocrate (Canal+)

Hippocrate

La 3e saison se sera faite attendre. En novembre, la série hospitalière de Thomas Lilti, cri d’alarme perpétuel qui met en lumière l’état de délabrement du système hospitalier français, Hippocrate a enfin fait son retour sur Canal+ avec une nouvelle saison resserrée sur six épisodes qui place nos internes préférés face à d’impossibles dilemmes. Alors que les pouvoirs en place continuent de gérer l’hôpital public et l’école sans tenir compte de la catastrophe qui se joue chaque jour et qui nous conduit collectivement dans le mur, et malgré la pandémie récente, les moyens humains et matériels ne cessent de manquer, obligeant ceux qui soignent à prendre des risques pour eux-mêmes comme pour leurs patients. – Thomas Périllon

Disclaimer (Apple TV+)

Disclaimer

Réalisée par Alfonso Cuaron et adaptée du roman Révélée de Renée Knight, cette série Apple TV+ est un fantastique thriller porté par le magnétisme de Cate Blanchett. Elle incarne une documentariste à succès dont la vie bascule le jour où elle reçoit un livre faisant ressurgir tout un pan de son passé. Qui en est l’auteur ? Que cherche-t-il à provoquer ? Voici le point de départ d’un thriller brillant multipliant les points de vues pour mieux interroger notre capacité à croire les histoires que l’on nous et que l’on se raconte. – Fabien Randanne

The Penguin (Max)

The penguin

En premier lieu, le fait qu’une série aussi ambitieuse soit dans la directe continuité d’un film qu’on a adoré (The Batman, Matt Reeves) est déjà un bon pour point. On y retrouve l’ambiance et quelques touches de ce qui a fait le succès du film, notamment ces plans aux lumières apocalyptiques. On retrouve surtout Colin Farrell et son Pingouin qui n’avait que quelques scènes chez Reeves. Il fallait au moins une saison pour dévoiler l’ampleur de ce personnage  monstrueux, ses blessures et ses points faibles. Farrell y est grandiose, composant un Oswald Cobbelpot à mi-chemin entre Donald Trump et Tony Soprano. À ses côtés, Cristin Millioti ne démérite pas et leur face-à-face machiavélique devient addictif. Ce show effraie d’autant plus qu’il a vu venir le retour de l’obscurantisme aux USA. – Matthieu Touvet

The Fellow Travelers (Canal+)

fellow travelers

A travers l’histoire d’amour entre deux hommes sur plusieurs décennies, Fellow Travelers parle de l’homosexualité et des luttes LGBT+ au fil des décennies, à commencer par l’ère du McCarthysme en pleine Guerre froide. L’alchimie entre Matt Bomer et Jonathan Bailey ajoute à l’intensité de ce drame où les scènes de sexe, particulièrement marquantes et réussies confèrent une dimension fiévreuse et passionnée à l’ensemble. – Fabien Randanne

Occupied (Arte)

Occupied

Série scandinave imaginée par Jo Nesbø, Occupied est enfin arrivée cette année sur Arte. Dans une Norvège enfin libérée de l’occupation russe, mais toujours confrontée à des enjeux diplomatiques et énergétiques majeurs, le thriller géopolitique a livré son dénouement dans un ultime chapitre qui sonne comme un avertissement en phase avec l’actualité, alors que la guerre continue en Ukraine et que l’urgence d’une sortie des énergies fossiles se fait de plus en plus impérative. Résistance, éco-terrorisme et menace climatique sont au coeur de cette troisième et dernière saison, qui conserve son efficacité à défaut d’être aussi aboutie que les deux premières. – Thomas Périllon

Kaos (Netflix)

Kaos netflix

Une revisite moderne des mythes grecs sous la houlette de Charlie Covell (The End of the F***ing World), en voilà une idée originale qui avait de quoi attiser la curiosité. Et franchement, il n’y a pas de quoi être déçu à l’issue de 8 épisodes à l’arc narratif bien mené. Si on est d’abord curieux de voir comment les personnages de la mythologie vont être réécrits et intégrés à notre époque, on passe rapidement au-delà, intrigués par le récit qui se met en place. La série réinvente en effet les mythes pour créer sa propre mythologie à la résonance actuelle. Ainsi même les néophytes y trouveront leur compte, grâce à des personnages, plus particulièrement les mortels, bien écrits et une intrigue dont l’intensité monte crescendo.

La série manie plutôt bien son mélange des genres se voulant, logiquement, une grande tragédie mais teintée de beaucoup d’humour. La mise en scène va de paire avec le sujet, n’hésitant pas à pousser à fond le curseur de l’identité visuelle marquée (qui mélange les époques et les styles de manière assez jouissive et inventive), mais toujours de manière maîtrisée et sans qu’elle n’empêche des moments d’intimité et d’émotion de s’installer. Si on retrouve quelques têtes connues au casting (Jeff Goldblum, David Thewlis…), la série révèle surtout quelques beaux talents, parmi lesquels Aurora Perrineau, Misia Butler, Nabhaan Rizwan et Leila Farzad. Une première saison en forme d’introduction qui laissait présager le meilleur pour la suite. Une suite qu’on ne verra malheureusement jamais puisque Netflix a décidé d’annuler la série même pas deux mois après sa sortie. On est à peine surpris, tant ça devient presque une habitude pour la plateforme d’arrêter toutes ses productions avec un tant soit peu d’originalité et d’audace… – Fabien Genestier