film du mois_DEC19

BILAN | Nos films du mois de décembre 2019

Chaque mois, les membres de la rédaction vous proposent leur film du mois, celui qu’il fallait découvrir à tout prix en salle ou dans votre salon (sorties SVOD, e-cinema…). Découvrez ci-dessous les choix de chaque rédacteur de Le Bleu du Miroir pour le mois de décembre 2019.



Le choix de Amandine Dall’omo

THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers

The Lighthouse convoque aussi bien les récits de Melville, Poe et le cinéma expressionniste : enfermant ses deux personnages dans un phare abandonné, teinté d’un noir et blanc crasseux, Eggers filme l’expérience progressive de la folie. Pattinson et Defoe y sont magistrales.

Le choix de Florent Boutet

LOLA VERS LA MER de Laurent Micheli

Le parcours qui mène Lola et son père, remarquable Benoit Magimel, vers les côtes belges, est un chemin initiatique. Celui-ci concerne les deux membres de cette famille, dans l’acceptation de chacun. Mya Bollaers incarne une jeune femme trans, qui s’assume et s’épanouit dans un milieu qui l’accepte et l’aime. La beauté du film est contenu dans la sensibilité de son regard, dans l’émotion qu’il retranscrit dans chacun des personnages. Les moments où Philippe/Magimel ne peut contenir son trouble devant celle qu’il ne peut plus appeler son fils, sont d’une justesse incroyable. Il est plus que jamais nécessaire de représenter avec autant de force et de qualités les identités et les corps dissidents. Lola vers la mer est en cela un parfait exemple que le cinéma ne doit pas se contenter de toujours utiliser les mêmes éléments pour ses fictions, et que tous les corps et toutes les histoires ont leur place, tant qu’elles sont réalisées avec autant de cœur que le film de Laurent Micheli.

Le choix de Céline Bourdin

LE LAC AUX OIES SAUVAGES de Diao Yinan

Vertigineux de noirceur et de maîtrise, Le Lac aux oies sauvages est un cauchemar vénéneux haletant, une chasse à l’homme nocturne qui transcende le minimalisme de son récit dans la force de son atmosphère. L’un des derniers grands films de l’année.

Le choix de Paul Hébert

UNE VIE CACHÉE de Terrence Malick

Fort d’une décennie d’expérimentations formelles, Terrence Malick revient à la narration « classique » au travers d’un film somme, religieux au sens kierkegaardien du terme, aboutissement d’une quête d’authenticité cinématographique et existentielle entamée il y a de cela quarante-six ans. Un chemin de croix sans concession, qui estime au plus haut point son art. Un nouveau sommet d’une des plus belles filmographies du monde.

Le choix de F-X Thuaud

talking about trees

TALKING ABOUT TREE de Suhaib Gasmelbari

Un documentaire venu du Soudan (son réalisateur a étudié en Egypte et en France) qui vient conclure l’année comme un petit miracle. Soudés par des décennies d’amitié, trois réalisateurs et un producteur rêvent de rouvrir le grand cinéma Halfaia (La Révolution) de Khartoum. La fraîcheur de ces papys résistants irradie l’écran alors que leur combat nous rappelle qu’il est encore des endroits où le cinéma est une utopie. Essentiel et revigorant.

Le choix de Fabien Genestier

THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers

Après le surestimé The Witch, il n’était pas évident que les éloges cannoises du nouveau film de Robert Eggers soient réellement de bon augure. Et pourtant The Lighthouse est une expérience cinématographique inoubliable. Esthétiquement le film est un sans-faute, aussi sublime qu’angoissant et crasseux. L’horreur n’a ici pas besoin de fantôme ou de tueur, elle est dans son expression la plus pure, se cache à l’intérieur des hommes, dans leur folie. Eggers conjugue les légendes maritimes à la terreur de l’isolement, à la frustration sexuelle, à la violence enfouie et à la psychose alcoolique. Un voyage, porté par deux acteurs au sommet, dont on ne peut pas sortir totalement indemne.

Le choix de Morgan Fortuna

critique marriage story

Adam Driver a l’honneur d’être à l’affiche de deux films ce mois-ci. Si l’on se retiendra de parler par politesse de celui qui bénéficie du plus gros budget, nul besoin de se retenir quant au second, plus discret et sobre mais autrement plus riche et intéressant. Marriage Story est une réussite totale : la mise en scène intimiste de Baumbach est parfaitement adaptée à ses dialogues tantôt tendres et féroces, et à sa peinture de ce futur ex-couple qui a passé le point de rupture sans que Charlie (Adam Driver, parfait donc) ne s’en soit rendu compte. Néanmoins, il faut deux grands acteurs pour donner corps à l’ensemble : et Scarlett Johansson donne parfaitement la réplique à Driver, offrant une prestation dramatique de haute volée dans le rôle compliqué de Nicole. Inspiré du propre divorce de Baumbach avec Jennifer Jason Leigh, Un film brillant et touchant qui offre à Netflix une opportunité de figurer dans le palmarès de certaines cérémonies de remise de prix, dont les prochains Oscars.

Le choix de Kévin Cattan

critique star wars 9

Véritable conclusion à la saga Skywalker imaginée par George Lucas il y a 42 ans, cet Épisode IX renoue avec les moments les plus forts de Star Wars. Conclusion d’une saga, mais également d’une nouvelle trilogie, ce qui fonctionne avant tout avec L’Ascension De Skywalker est la nostalgie insufflée par son réalisateur J.J. Abrams – successeur actuel parfait d’Amblin et Lucasfilm – mais aussi de moments forts en action, en émotion, et bien évidemment en conclusion. De superbes idées qui auraient cependant dû être exploitées sur les trois films car malheureusement, le rythme est bien trop rapide. Une excellente conclusion, parfaite pour la saga la plus célèbre de la galaxie.