BILAN | Les meilleurs films du mois d’août 2022
Chaque mois, les membres de la rédaction vous proposent leur film préféré lors du bilan du mois, celui qu’il fallait découvrir à tout prix en salle ou dans votre salon (sorties SVOD, e-cinema…). Découvrez ci-dessous les choix de chaque rédacteur de Le Bleu du Miroir pour le mois d’août 2022.
Le choix de Thomas Périllon
DE L’AUTRE CÔTÉ DU CIEL de Yusuke Hirota
Adaptation du livre d’images populaire d’Akihiro Nishino, De l’autre côté du ciel est un merveilleux film d’aventure dystopique doublé d’une fable sociale engagée et d’une odyssée sur la confiance en soi. Cette pépite d’animation fait aussi la part belle aux marginaux, ces laissés pour compte qu’on ne regarde même plus et qui n’ont pourtant pas cessé de croire en leurs rêves. Il évoque enfin le long cheminement de deuil, invitant à célébrer les souvenirs comme une force d’accomplissement, avec force et poésie. Un voyage fantastique enchanteur et bouleversant qui éblouit la rétine et fait fondre les coeurs.
Le choix de Florent Boutet
LES PROMESSES D’HASAN de Semih Kaplanoglu
Cinéaste chevronné, Ours d’or à Berlin en 2010 pour Miel, Semih Kaplanoglu reste peu connu et mal distribué en France malgré une œuvre pléthorique. Les promesses d’Hasan est une nouvelle proposition séduisante qui ausculte les fêlures d’un homme à la trajectoire plus retorse qu’il n’y paraît. C’est aussi l’occasion pour le cinéaste turc de tourner autour des maux d’une époque qui précarise de plus en plus une agriculture toujours plus en difficulté, pour concentrer les richesses autour de quelques-uns. Un film qui est autant de portraits magnifiques bénéficiant de la belle lumière d’un printemps tardif.
Le choix d’Antoine Rousseau
TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE de George Miller
Après la tornade Mad Max : Fury Road, George Miller avait annoncé revenir à un projet plus intimiste, aux antipodes de son odyssée épique dans le désert. Le résultat s’avère non moins grandiose et s’impose immédiatement comme une œuvre importante, d’une richesse thématique infinie. Les affres de la création n’ont jamais paru aussi incarnées que dans ce récit complètement fou qui parvient à mêler avec brio dialogues métaphysiques en huis clos et scènes d’ampleur qui revisitent mythes et contes littéraires. Une ode à l’imaginaire qui rappelle aux spectateurs en mal de cinéma le pouvoir sans limite des images, du son et de la narration
Le choix de François-Xavier Thuaud
LEILA ET SES FRÈRES de Saeed Roustaee
Le général et le particulier, le drame et la comédie, l’empathie et la cruauté. Saeed Roustaeed concocte un impressionnant et très ambitieux portrait de groupe avec dame. Le film radioscopie par le prisme d’une famille en quête de dignité, les contradictions et convulsions de la société iranienne. La dame, c’est Leila, qui essaye de dépasser sa condition de fille et ose s’opposer à un père exilé dans sa vanité que la tradition exalte (extraordinaire personnage, Harpagon revisité à la sauce Cossery). Les influences, nombreuses, du néoréalisme à la comédie anglaise en passant par une verve toute allenienne sont ici miraculeusement digérées pour composer une étourdissante mosaïque de sentiments qui s’achève en apothéose dans une sublime séquence où les ballons de baudruche et les confettis se mêlent aux larmes amères des éternels vaincus.
Le choix de Jean-Christophe Manuceau
TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE de George Miller
Certains y verront une simple récréation entre deux blockbusters, d’autres un pamphlet visant à démontrer l’importance des histoires et du cinéma. Le nouveau film de George Miller, Trois mille ans à t’attendre, étonne par sa confiance en une forme de récit ancienne et plus vraiment à la mode : le conte. Pour aggraver son cas, Miller y parle d’amour avec une confiance et une naïveté qui fait du bien en ces temps de cynisme généralisé. Du cinéma libre et stimulant, dans lequel deux acteurs de talent s’en donnent à coeur joie, et où le réalisateur livre avec une grande sincérité les secrets de son cinéma, pour ceux qui voudront bien prendre la peine de s’y pencher, en même temps qu’un spectacle visuellement éblouissant et émouvant.
Le choix de Victor Van de Kadsye
EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE de Daniel Scheinert et Daniel Kwan
Succès phénomène outre-atlantique, le film des deux Daniel est ce qui se rapproche le plus d’un film Pixar tourné en prises de vues réelles. Transformant son concept de multiverse en un objet ludique terriblement joueur avec les attentes du public. Spectaculaire dans ses scènes d’actions originales, émouvant dans ses moments intimes, le film devient petit à petit une quête familiale portée par Michelle Yeoh qui touche au plus profond de notre cœur. Comme les plus grands Pixar, on s’amuse alors comme un fou pour ensuite être pris dans un torrent de larmes. Un immanquable de cette année.
Le choix de Tanguy Bosselli
TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE de George Miller
