BILAN | Les meilleurs films du mois de mai 2023
CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS D’AVRIL 2023.
Le choix de Thomas Périllon
Après sa mauvaise expérience cannoise avec le pourtant plaisant Marguerite et Julien, Valérie Donzelli revenait en sélection cannoise (section Premières) avec son premier film adapté d’un roman. Comment ne pas être secoué par son nouveau long métrage, L’amour et les forêts, qui resserre l’étau autour de sa Blanche pour mieux illustrer l’enfer de la perversion et de la lâcheté ? Entre conte romanesque et thriller intime, la cinéaste se réinvente et signe un grand film. Virginie Efira, encore et toujours éblouissante, fait face à un Melvil Poupaud aussi pathétique que terrifiant.
Le choix de Florent Boutet
Le choix de Marie Serale
Le choix de François-Xavier Thuaud
Douze chapitres comme autant d’entrées dans un labyrinthe dont on ressort à la fois égaré et ébloui. Un millefeuille fictionnel au coeur duquel la ville de Trenque Lauquen semble absorber, dans toute son imparable tranquillité, les mystères et les légendes. Un film envoûtant qui jette des ponts entre les récits les plus anciens et les thématiques contemporaines. Laura Citarella emprunte à la littérature un pouvoir d’évocation qu’elle transcende, via un hors-champ glorifié, en vertige. A l’écran, rien de semble dépasser le cadre de la banalité, tout est jeu de piste. Le film sème des petits cailloux pour mieux nous perdre. Après avoir lutté, nous nous abandonnons aux forces de l’imaginaire, hypnotisés par un format d’image qui se transforme imperceptiblement. On croit succomber à la fiction jusqu’au jour où on comprend qu’elle nous héberge.
Le choix d’Emilien Peillon
On a filmé le vide, on a filmé l’attente, on a filmé l’ennui, mais a-t-on déjà filmé la procrastination ? Le portrait de cette sculptrice est moins celui de son travail que de celui de la frustration de son sur-place, des problèmes qui ne se règlent pas – la chaudière en panne – ou qui se rajoutent – l’improbable pigeon à soigner -, le tout au milieu d’un monde artistique toujours en chantier : oeuvres en train de se faire au milieu d’un couloir, espaces d’exposition en cours de montage… le film change pourtant ces énergies chaotiques en chaleur intérieure par son approche du temps présent, philosophiquement proche de ce que Paterson explorait il y a quelques années. La curieuse porosité entre art et environnement quotidien ne frappe qu’après-coup, à travers le subtil souvenir laissé par la séance. Kelly Reichardt est décidément un élément précieux du cinéma américain.