BLACKOUT TOTAL
La marche de la honte
Il existe un moyen de se faire de l’argent facilement et sans aucun don spécifique qu’une prédisposition au recyclage… On connaissait les franchises lucratives comme Paranormal Activity et ses spin-offs bien ciblés en fonction du marché (mexicain, asiatique…), on regrettait que les studios ne choisissent désormais de placer leur argent que sur des super-productions pas forcément enthousiasmantes et l’on s’inquiétait même récemment de voir que quelques tocards bien de chez nous pouvaient remplir les salles sans se fouler (Babysitting). Fait peu étonnant, la croûte de Philippe Lacheau a son alter-égo ricain : Blackout total, qui réussit l’exploit d’être aussi peu drôle que le navet plagieur de la bande à Fifi.
N’ayant pas les moyens d’engager une actrice un peu bankable (Sandra Bullock est beaucoup trop chère, Katherine Heigl est en retraite anticipée et Rachel McAdams a encore un brin d’orgueil…), les producteurs ont jeté leur dévolu sur Elizabeth Banks. Je devine ton air dubitatif cher lecteur… Tu ne regardais pas l’hilarante série Scrubs, tu n’as jamais vu un volet de la sympathique saga Hunger Games et tu évites systématiquement les remakes US injustifiés. Tu n’as donc aucune idée de qui est Elizabeth Banks. Et c’est bien normal. Actrice de seconde – voire de troisième – zone cantonnée à de la figuration ou à des seconds rôles, miss Banks trouve ici l’opportunité d’un premier rôle dans une comédie directement inspirée de la navrante saga Very Bad Trip. Pas malhonnêtes, les producteurs ont décidé d’assumer leur médiocrité artistique lors de la promotion de leur objet outrageusement marketing : nous avons bien à faire à un « Very Bad Trip au féminin« .
Sans détour, l’entourloupe est annoncée. Le spectateur sait ce qu’il va voir : une (soi-disant fausse) bimbo bien gaulée se réveille chez un beau gosse après une soirée bien trop arrosée. S’éclipsant rapidement des lieux du « crime », elle va vivre un calvaire qui mettra en péril sa dignité personnelle et son avenir professionnel.
Sans surprise, les ficelles sont grosses, les gags balourds, les seconds rôles s’en donnent à corps lorsqu’ils apparaissent à l’écran et l’intrigue sent le réchauffé à plein nez. Si l’on ne rit quasiment pas, on reconnaîtra qu’Elizabeth Banks s’en sort convenablement en tenant le film sur ses modestes épaules. Une chose est sûre, cette comédie de commande signée Steven Brill ne brille pas par son originalité.
La ficheBLACKOUT TOTAL
Réalisé par Steven Brill
Avec Elizabeth Banks, James Marsden…
Etats-Unis – Comédie
21 mai 2014
Durée : 95 min
Trop classique, trop convenu, trop attendu mais surnage grâce à l’incroyable abattage de Elizabeth Banks… 1/4