BLACK SWAN
Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily…
Vilain petit canard.
Son précédent long-métrage avait été une merveilleuse surprise : The Wrestler. Aranovsky réussissait à captiver et bouleverser en racontant l’histoire d’un grand gaillard passionné de catch qui a vu sa vie et ses proches lui échapper en vivant corps et âme sa passion pour son sport – pour lequel je n’ai aucun attrait. Comment ne pas ressortir conquis par cette œuvre formidablement écrite et maîtrisée ? Son Black Swan présentait des caractéristiques similaires (ou opposées) : une jeune femme frêle, passionnée pour un sport pas forcément attirant de prime abord, se perd elle-même dans la pratique de celui-ci et dans sa quête de la perfection.
Malheureusement, Black Swan, contrairement à un The Wrestler plein d’humilité et de finesse, est un film bien trop ambitieux et caricatural pour fonctionner. Totalement dénué de subtilité, Aronofsky prend le parti de traiter la folie obsessionnelle dans laquelle sombre son personnage avec décalage – ou façon film d’horreur ringard des années 70. Le réalisateur s’en donne ainsi à cœur joie : effets visuels et sonores minables, personnages caricaturaux et vulgaires, yeux rouges, images chocs et scènes de sexe pseudo-horrifiques… il se lâche.
Pour couronner le tout, le scénario s’avère d’une pauvreté et d’une prévisibilité consternantes. Chaque évènement se voit venir à des kilomètres. De ce fait, chaque « twist », quand il survient, parait encore plus navrant et balourd. Aronofski enfile les gros sabots et ne les lâche jamais, peu avare en gros emprunts.
Du côté des interprètes, Natalie Portman s’en tire plutôt bien. On sent qu’elle s’est beaucoup investi pour le rôle et cela se voit. Pour autant, celle-ci ne mérite pas les commentaires dithyrambiques louant « son exceptionnelle performance » – surtout lorsqu’on a eu écho de son imposture.
Finalement, le seul véritable atout de ce film reste la sublime musique d’un des plus grands compositeurs de tous les temps, un certain Piotr Ilitch Tchaïkovsky, qui offre son lot d’envolées lyriques.
Le très attendu et ultra-plébiscité Black Swan déçoit. Parce qu’on l’annonçait et qu’il aurait pu être un grand film mais qu’il n’est au final qu’une oeuvre excessive, prévisible et grotesque manquant cruellement d’intérêt, de subtilité et de cohérence. Aranofsky avait mis la barre haute avec le fabuleux The Wrestler. Son dernier long-métrage, pourtant favori aux prochains Oscars, est à des années lumières de ce que le réalisateur sait faire de mieux.
DARREN ARONOFSKY | USA | 103 MIN | 09 FEVRIER 2011 | NATALIE PORTMAN, MILA KUNIS, VINCENT CASSEL |
j’ai vu ce film aujourd’hui et je suis très déçue ! portman est agaçante (elle chiale tout le long, du genre « give me my oscar ! »), c’est stupide, grotesque, lourd, vulgaire, prétentieux. Les idées sont là et la relation mère-fille m’a intéressé mais y a que ça à retenir (sauf la belle musique du Lac des Cygnes mais bon elle a pas été faite pour le film…)
Sur ce coup là je ne suis pas ton avis.
J’ai adoré ce film qui m’a bouleversé, je suis rentré à cent pour cent dedans. Il m’a autant touché que the Wresler.
Je suis de ceux qui trouve que Nathalie Portman mérite son oscar avec ce film, un de ses plus beau rôle selon moi, j’ai trouvé ça performance incroyable. Le personnage est agaçant certes, c’est l’effet recherché.
Cependant quand j’ai vu le film je me suis dis que c’était le genre de film qu’on aime ou qu’on déteste sans demie mesure et j’en ai eu la preuve à plusieurs reprises. Soit on rentre dans le film soit on n’y arrive pas et je comprend parfaitement ceux qui n’ont pas réussi à le faire.
Aie, je me sens obligé de défendre le film, là !
Bon, ce que dis Déborah est sans doute vrai : soit on adhère complétement au film, soit on y reste durement hermétique.
‘Black Swan’ demande l’adhésion du public et dès ce premier « faux » plan séquence, superbe, qui prône une forme à la fois proche et réaliste (‘The Wrestler’) avec une douce folie qui entraine sa caméra à virevolter en travelling. Pour moi, ‘Black Swan’ et ‘The Wrestler’ sont sensiblement les mêmes films – Aronovsky parle de diptyque – à cette différence près que ‘Black Swan’ nuance son réalisme par une plongée immergée dans la conscience bouleversée de sa protagoniste. Et sur ce point, évidemment les vieux fantômes de ‘Pi’ ou ‘Requiem for a dream’ remontent à la surface. J’ai toujours admiré ce réalisateur, et pour moi ‘Black Swan’ est le chef aboutissement de sa recherche cinématographique. Ainsi, j’ai un peu de mal à comprendre que l’on aime ‘The Wrestler’ et que, pour autant, ‘Black Swan’ reste à la surface. As-tu vu les précédents films d’Aronovsky ? Les avais-tu apprécié ?
Après, purement technique, je te trouve vraiment dur (pas « outrancier » t’en fait pas ;)) quand tu parles d' »effets visuels et sonores minables ». En tant que technicien dans l’audiovisuel, j’ai été bluffé par le travail acharné du son en 5.1 qui compresse le spectateur petit à petit. Bref, là j’ai beaucoup de mal à accepter de telles attaques !
Et quels sont les effets visuels auxquels tu penses ? Le grain du 16 mm ? (certes, très différent du 35 mm de ‘The Wrestler’ mais justifié pour ma part).
Après question scénario, je ne dirais rien. Si l’on rentre pas dans le film, peut-être que les différentes crises de la narration paraissent téléphonées…
Le débat est intéressant !
J’ai en effet vu et apprécié le reste des films de sa filmographie. Seul « Pi » attend quelque part sur mon disque dur pour être visionné mais je cherchais des sous-titres valables.
J’aime d’ordinaire beaucoup le cinéma de D.A. même dans ses outrances et ses effets de style. Mais ici, je n’ai vraiment pas adhéré. Je trouve que son Black Swan manque énormément de subtilité dans la mise en scène ou dans l’écriture des personnages. Ils sont tous très grossiers.
Quant aux effets visuels, je ne pense pas au grain, mais plutôt aux mouvements de caméras, aux « yeux rouges » de Portman, aux jeux minables et archi-réchauffés avec les miroirs, et j’en passe.
La photographie également est vraiment vilaine, ce qui m’a beaucoup déçu car d’ordinaire
Bref, je crois que je m’attendais à quelque chose d’éblouissant, écrit et réalisé avec talent et finesse, mais à la place on obtient un film mainstream déguisé en chef d’oeuvre. J’ai lu la formule quelque part et je trouve que ça résume assez ce que le succès du film m’inspire.
J’ai été emporté pendant tout le film. La mise en scène et l’interprétation de Portman m’ont épaté. C’est vrai qu’il y a un côté « tape-à-l’oeil », mais je trouve le résultat brillant. Après, je n’ai pas vu The wrestler…
Je viens soutenir Jérémy dans ce débat !
J’ai pas vu tous les Aronofsky, et je suis pas forcément un fan absolu (« Requiem for a dream » j’ai surtout adoré la dernière demi-heure, et « The Fountain » était très beau mais m’avait trop trituré le cerveau). Mais « Black Swan » !
Je suis d’accord sur le fait que c’est le genre de film qu’on adore ou qu’on déteste. Sur la forme, Jérémy a déjà dit pas mal de choses et je le suis totalement. Sur le fond, je ne trouve pas qu’on puisse qualifier le scénario de pauvre. Prévisible peut-être, et qu’on s’ennuie quand on n’adhère pas ok. Mais il possède quand même plusieurs niveaux de lecture et s’avère plus complexe qu’il ne peut y paraître au premier abord. En tout cas d’un niveau plus élevé qu’un film d’horreur ringard des années 70. Après sur la forme, c’est pareil, soit on adhère et on trouve sa génial, sont on n’accroche pas et alors ça fait tape à l’œil.
Une patte cassée.
« adorer ou détester », ni l’un ni l’autre mon capitaine.
Décidément Wilyrah, après Boyle,nous nous rejoignons encore une fois sur la lourdeur de ces réalisateurs.
Film raté et fascinant pour me répéter.
Je poursuis mes lectures sur blogs parce que les critiques de journalistes pour l’instant me déçoivent…
Mais justement, les personnages sont « grossiers », à la limite de la caricature car, comme dans un ballet, tout est traité de façon très primaire, très exacerbé (les maquillages, les gestes, etc.). Je comprends évidemment ton point de vue par rapport au fait que l’on peut rester extérieur au film, le film peut rebuter (pas seulement pour ses scènes un peu « trash »). Par contre, je ne pense que le scénario soit si pauvre que ça. Il l’est seulement en apparence, mais il ouvre en fait à beaucoup plus d’interprétations qu’on ne pourrait le croire.
Comme quoi, chacun a sa visions des choses. Pour ma part j’ai trouvé la photographie sublime, la prestation de Portman remarquable (elle n’est pourtant pas mon actrice préférée). Black Swan rappelle chacun des films d’Aronofsky. Je n’ai pas trouvé le scénatio faiblard (on ne peut pas dire que celui de The Wrsetler était très épais !). Alors oui, la métaphore est parfois lourde, mais quand même, Aronofsky signe (ha ha) un très bon film !
Bonsoir Wilyrah, ca y est j’ai vu le film: très moyen. Le personnage de Nina est inconsistant et crispant. A la différence de Moskau, je n’ai pas aimé la photo (comme pour les autres film d’Aranofsky). Et je trouve que l’on n’entend pas assez la musique de Tchaikovksy. Bonne soirée.
On est okay, c’est trop chargé, trop exempt de modestie comparé à The wrestler. Mais même si je conchie le film, je trouve que la perormance de Natalia lui vaudra un Oscar pas immérité.
Salut! J’y suis allée ce WE et j’avoue que j’étais surprise dès le début notamment par « la façon de filmer ». Les personnages sont très spéciaux notamment la mère et le personnage de Cassel. j’avais l’impression que Nina était un peu dérangée depuis le début. J’y suis allée avec une amie et on était mal à l’aise pendant une bonne partie du film (c’est quoi ces devoirs à la maison?!). Je suis ressortie un peu « pertubée » et j’ai mal dormi. J’ai trouvé ce film un poil dérangeant.
http://www.excessif.com/cinema/actu-cinema/news/black-swan-revelations-troublantes-sur-natalie-portman-6330470-760.html
Depuis le temps que je répète que les producteurs ont bien fait leur cinéma et leur propagande en vantant les mérites de la pauv’ Portman qui s’est vachement impliqué dans le rôle et qui s’est entraînée pendant 10 mois…
Ah Hollywood c’est une belle machine…
[…] le détestable Black Swan, le très poignant The Wrestler et l’incontournable Requiem for a dream, Darren Aronofsky […]