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LES MOTS BLEUS

 

Les mots bleus ces mots qu’on dit avec les images…

Montrer sans dire. Voilà comment fonctionnent les personnes muettes. Montrer sans dire. Voilà comment fonctionne ce film. En effet, le, réalisateur a délibérément choisi de passer sous silence la psychologie de Clara, et de laisser le spectateur essayer de comprendre qui est cette mère qui a un problème avec l’écriture et la lecture. Montrer sans dire c’est aussi le moyen qu’utilise la jeune Anna, qui ne parle pas depuis sa naissance, pour communiquer avec les autres, grâce à son éducateur, qui lui se réfugie dans l’aide aux enfants sourds et muets pour fuir le monde et se sentir utile.

L’image est esthétique et colorée, à l’instar du titre. « Les mots bleus, ces mots qu’on dit avec les yeux » parce que c’est trop dur de les dire.
Même s’il nous est difficile d’arriver à voir ce film comme une fiction plutôt que comme un documentaire, on croirait que le réalisateur filme du vrai et comme les acteurs sont plutôt doués, on est intrigué par cette fillette qui s’enferme dans le silence, par cette mère qui se rassure dans celui-ci pour éviter que les mots ne la trahissent et un Vincent, homme seul blessé par les circonstances de la mort de son père qui n’a plus que les enfants du centre et sa soeur.

La fin du film est certes prévisible mais néanmois touchante et belle. On reste fixé sur les yeux bleus de cette petite enfant muette, un ange déchu de parole, et de sa mère qui a en fait plus peur qu’un enfant. Et c’est le personnage de Sergi Lopez qui va les ouvrir aux autres et au monde, et rétablir la communication entre une mère et sa fille.

Pour conclure, je dirais que c’est un bon film mais je n’ai pas vraiment accroché. Belle histoire mais trop plate. Bons acteurs mais trop classiques interprétations. Jolis plans mais trop banals. Du coup, on a du mal à y croire. Pour ceux qui seraient tentés, le jeu de Sylvie Testud peut valoir le détour et le visage angélique de la jeune Camille Gauthier peuvent suffir à être des bonnes raisons.

Ce film fait dans la suggestion, il laisse les personnages dans une sorte de pudeur, qui malheureusement empêche toute émotion. Je reste frustré par ce qui est trop imprévisible, trop implicite pour être compris et qui m’ont empêché d’apprécier vraiment un film qui se voulait sincère et pur.

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ALAIN CORNEAU | FRANCE | 114 MIN | 23 MARS 2005 | SYLVIE TESTUD, SERGI LOPEZ, CAMILLE GAUTHIER



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