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COFFRET HAMMER – TOME 1 : 1966-1969 – L’ÂGE D’OR

Près de trois ans après avoir sorti un coffret Hammer, tome 2 intitulé Sex and blood et regroupant des films de la période 1970-1976, l’éditeur Tamasa sort le tome 1 consacré à ce qui est considéré comme l’âge d’or des films produits par la Hammer, avec sept films emblématiques, disponibles en version originale sous-titrée et dans des restaurations splendides. Chaque film est accompagné de suppléments conséquents et passionnants. 

Dracula prince des ténèbres

Réalisé en 1966 par Terence Fischer, un des maîtres de la Hammer – Frankenstein s’est échappé, Le Cauchemar de Dracula ou encore Le Chien des BaskervilleDracula prince des ténèbres commence avec un prologue qui reprend la fin du Cauchemar de Dracula et la destruction du fameux vampire par Van Helsing. Mais le célèbre comte n’a pas forcément dit son dernier mot, car on œuvre à le faire renaître de ses cendres. Le film bénéficie d’une superbe mise en scène de Terence Fischer, précise, inventive et terriblement efficace et a beaucoup contribué à forger l’esthétique des films mettant en scène le vampire le plus célèbre.  

Raspoutine, le moine fou

Sorti en 1966, Raspoutine, le moine fou met en scène Christopher Lee dans le rôle du fameux présumé guérisseur russe. Même si ce personnage a existé, le film de Don Sharp prend pas mal de libertés avec l’Histoire. La reconstitution de la Russie de l’époque offre un très bel écrin à ce récit de l’ascension de Grigori Raspoutine. Si le film peut sembler beaucoup s‘éloigner des thématiques de la Hammer, il en garde l’esthétique particulièrement soignée – avec certains des décors de Dracula prince des ténèbres, réutilisés pour l’occasion –, quelques effets horrifiques – amputation, attaque à l’acide – et le jeu halluciné du grand Christopher Lee. 

Frankenstein créa la femme

Tourné en 1967 par Terence Fischer Frankenstein créa la femme met en scène le fameux baron Frankenstein, qui assisté d’un médecin veut transférer l’âme d’un mort dans un autre corps. Avec des scènes assez cruelles, comme celle de la guillotine au début du film, sa photographie et ses décors très soignés et sa vision assez désabusée des soi-disant gentlemen qui se comportent comme des prédateurs avec les femmes, le film s’avère un très bon cru, bien servi par la distribution, avec Peter Cushing en tête mais aussi Susan Denberg et Thorley Walters. 

La Femme reptile

Dans ce film réalisé en 1966 par John Gilling, un homme dont le frère est mort mystérieusement vient enquêter sur ce décès arrivé dans un village de Cornouailles, village cerné par la lande mystérieuse et inquiétante. Il découvre que d’autres morts, survenues aussi brutalement, font l’objet d’un secret. Que se cache-t-il derrière ce que les villageois appellent La Mort Noire ? Pas mal de personnages attachant dans ce film, comme ce tenancier de pub, ancien marin ou la femme tenace et déterminée qui se lance aussi dans l’enquête. 

l'invasion des morts vivants

L’invasion des morts-vivants

Dans un village de Cornouailles, alors qu’on a découvert des cercueils vides, une enquête officieuse, clandestine a lieu alors et va mener à des révélations inattendues et effrayantes. Ce long-métrage de John Gilling traite du thème du mort-vivant, sujet rare, inhabituel dans les productions Hammer, et pourtant c’est une très belle réussite. Cet opus bénéficie d’une superbe photographie et de maquillages impressionnants. Avec son ouverture impressionnante, sa thématique qui revient sur le zombie tel qu’il est présenté à l’origine dans la sorcellerie vaudoue, c’est-à-dire aussi comme un esclave utilisé après la mort de la personne, L’Invasion des morts-vivants, daté de 1966, constitue à n’en pas douter l’un des sommets de la production Hammer des années 1960.

Dans les griffes de la momie

Dans les griffes de la momie est également un film de John Gilling, cinéaste mis à l’honneur dans ce coffret décidément avec trois films sur sept et c’est parfaitement justifié, tant les longs-métrages de ce réalisateur sont prenants et visuellement réussis. Dans les griffes de la momie, réalisé en 1967, évoque la malédiction des pharaons à l’encontre des profanateurs de tombes sacrées. Le film bénéficie de solides effets spéciaux, d’une intrigue captivante et d’une superbe photographie. 

Les Vierges de Satan

Les Vierges de Satan a été réalisé en 1968 par Terence Fischer et compte dans sa distribution Christopher Lee, Charles Gray et Nike Arrighi. Sur un scénario du grand Richard Matheson, adapté du roman de Dennis Wheatley, Terence Fischer livrait un film avec pour sujet les cultes sataniques, en déroulant une intrigue pleine de suspense et à l’ambiance inquiétante et vénéneuse. 

Au total, on a ici à faire à sept films assez variés par rapport à leurs thématiques, mais qui ont en commun l’originalité, le charme de ces histoires horrifiques où on privilégiait la qualité et l’esthétique à la surenchère gratuite. La réussite plastique de ces films est évidente et voir ou revoir ces bijoux de cinéma de genre procurera autant de plaisir aux spécialistes qu’aux néophytes qui découvriront les productions de ce studio devenu mythique.

Disponible depuis le 3 novembre, ce coffret Hammer, édité par TAMASA, est composé de sept films présents en DVD et en Blu-Ray, d’un livret de 52 pages et de cartes reproduisant les affiches des sept longs-métrages. Plus de six heures de suppléments viennent enrichir la vision de ces joyaux du cinéma d’horreur dont les copies sont splendides. Nicolas Stanzick et Mélanie Boissonneau nous partagent leurs connaissances érudites sur la genèse et le tournage de chacun des sept films.