355

Bien décidée à ne plus laisser le beau rôle aux hommes et à cantonner la gent féminine à de la figuration charnelle dans le genre du film d’espionnage, Jessica Chastain produit le film (qu’elle a proposé à Simon Kinberg sur le tournage Dark Phoenix), bien déterminée à offrir à ses partenaires des rôles où leur glamour ne serait pas leur seul atout. « Il y a encore quelques années, dans les films d’espionnage, on montrait les femmes usant de leurs charmes pour arriver à leurs fins. Leur intelligence passait après », regrette-t-elle.  Sauver le monde à l’écran et injecter un peu de fraîcheur dans une industrie hollywoodienne très patriarcale, sacré défi que tente de relever la troupe d’actrices dans la peau d’espionnes cherchant à (re)mettre la main sur cette clé de piratage.

Jessie et ses Drôles de Dames

Un « acte politique et rebelle » que l’on avait envie d’encourager car séduisant sur le papier. Des rues parisiennes aux gratte-ciel de Shanghaï en passant par un souk marocain, 355 lorgne clairement sur Jason Bourne et James Bond – auquel il fait même référence explicitement – avec son avalanche de corps-à-corps, de cascades, de course-poursuites et de gadgets électroniques. Pas désagréable à suivre, ce nouveau film d’espionnage ambitionne certainement le lancement d’une nouvelle franchise (comme le tentait en vain Atomic Blonde il y a quelques années) avec sa bande ultra-cinégénique et complémentaire taillée pour séduire tous les continents. Pas sûr pour autant que son épilogue (volontairement ouvert) bénéficie d’une suite malgré la débauche d’énergie de Jessica Chastain, Lupita Nyong’o et Diane Kruger, sa sortie relativement discrète n’annonçant rien de bon… Efficace et plus féministe que la moyenne, ce n’est déjà pas si mal pour un coup d’épée dans l’eau.

Bande-annonce