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90’S

La fiche
mid 90s affiche

Réalisé par Jonah Hill Avec Sunny Suljic, Lucas Hedges, Katherine Waterston 
Etats-Unis Comédie dramatique – Sortie : 24 avril 2019 – Durée : 85 min

Synopsis : Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans, a du mal à trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère caractériel. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie… 

La critique du film

Dans 90’s (Mid 90s), premier film de Jonah Hill, le jeune Stevie, pré-ado haut comme trois pommes, cherche désespérément – voire douloureusement – à paraître cool. Lassé de ses parures de lit Tortues Ninjas, de ses T-shirts de cartoon et des soirées vidéo avec maman, il lorgne sur la chambre de son frère Ian (Lucas Hedges) comme s’il préparait consciencieusement un premier jour de stage de 3ème. Clairement, Stevie admire son aîné et aspire à lui ressembler même si celui-ci le frappe presque quotidiennement.

Lorsqu’il débarque au magasin de skates du quartier, Stevie goûte pour la première fois à l’esprit fraternel de cette troupe d’amoureux de la glisse. Rapidement surnommé “Sunburn” (coups de soleil), il découvre le sentiment d’appartenance qu’il désirait tant. Après quelques rites de passage (première clope, première consommation d’alcool, premiers rapprochements amoureux), il gagne en confiance mais perd un peu les pédales, quitte à se mettre en danger, comme s’il était prêt à sacrifier son propre corps pour exister aux yeux de ses nouveaux copains. Car il n’a peur d’aucune gamelle, aucune cascade et aucun choc. Et si la violence de son frère Ian ne s’exprimait finalement pas en ricochet à travers ces torts que Stevie s’inflige à lui-même – soit directement, soit par culpabilité – pour faire ses preuves ? Il faut dire que le physique frêle de Sunny Suljic rend ses prises de risques encore plus impressionnantes.

Tomber sept fois, se relever huit

Le jeune acteur, révélé dans le Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos, excelle dans le rôle principal. Il incarne à la perfection ce mélange de nervosité, d’obstination et de fragilité chez ce jeune garçon naïf, cherchant à combler le fossé qui le sépare de ce que ces mecs en devenir croient être la masculinité. Entre les pseudo-sourires gênés et le bonheur authentique de certains moments échangés, il s’éloigne de sa famille, causant la frustration de sa mère – qui ne le reconnaît plus – et de son frère, finalement bien moins à l’aise qu’il l’eut cru. Ce sont d’ailleurs ces séquences de disputes domestiques qui fonctionnent peut-être le moins bien, Jonah Hill ne semblant trop quel point de vue adopter et quel versant développer et se montrant beaucoup plus à l’aise au coeur de sa troupe de gars.

Pour autant, pour une première réalisation, il peut se targuer d’avoir réussi une chronique adolescente particulièrement attachante. 90’s raconte avec tendresse et justesse les petits triomphes et l’anxiété rampante de la pré-adolescence.



La bande-annonce