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ALIEN : COVENANT

Ringard

En route pour une planète lointaine de l’autre côté de la galaxie, l’équipage du vaisseau-colonie Covenant découvre ce qu’ils pensent être un paradis inexploré. Mais, en réalité, il s’agit d’un monde sombre et dangereux – dont le seul habitant est un androïde rescapé de l’expédition funeste Prometheus.

Inconvenant.

Prometheus était frustrant, terriblement frustrant. Alors qu’il naviguait assurément en direction d’un produit final de grande ambition, celui-ci s’effondrait soudainement, délaissant sa passionnante quête thématique au profit d’un blockbuster horrifique bas du front. Ce virage stratégique et scénaristique demeurait à l’époque au coeur du sentiment de déception ayant accompagné la réception du « reboot » de Ridley Scott. Dire que cet Alien : Covenant était attendu au tournant serait un euphémisme.

Redondant et franchement plus insatisfaisant que son prédécesseur, Covenant loupe le coche en voulant rafistoler une transition entre Prometheus et lui-même, s’accrochant désespérément à ses élans mythologiques, rendant sa grandiloquence plus ridicule qu’imposante. Alors que la promotion bulldozer semblait miser sur un nouveau chapitre claustrophobique, qu’il serait aisé de jumeler avec le brillant Alien originel – allant même jusqu’à affubler l’héroïne principale une coupe de cheveux qui ne sera pas sans rappeler celle de Ripley dans Aliens – le vaisseau se pose rapidement sur une planète simili-terrienne pour s’embourber dans une paresseuse entreprise d’Aliens vs Men vs Androïde.

Depuis quelques temps, Ridley Scott s’est trouvé de nouveaux jouets : les Dieux et les Hommes. Déjà, dans Exodus, celui-ci jouait au grand orateur biblico-débile, attribuant à ses protagonistes de longues tirades désincarnées. Avec Covenant, il remet ça et c’est Fassbender l’androïde qui trinque. Grand manitou d’Hollywood, Ridley se prend pour Dieu mais ne se foule pas des masses, sacrifiant la direction artistique au profit du spectacle, intégrant une séquence d’action bordélique « à la Star Wars », plusieurs clins d’oeil pour le fan-service et une flopée de scènes dignes d’un slasher low-cost avec des personnages d’une débilité inexplicable, allant tête baissée à l’abattoir sans échafauder la moindre stratégie. Arrive enfin ce tout dernier segment qui laisse apercevoir ce qu’aurait pu être Covenant. Ce qu’aurait du être Covenant. Malheureusement, les réjouissances tournent court pour passer à l’étape du risible et prévisible épilogue, mais « chuuuuut », nous n’en dirons rien ici.

Il se dit que Ridley Scott aurait tiré les leçons de ses échecs commerciaux. Il se dit que depuis Seul sur Mars, réjouissant objet pop divertissant et techniquement superbe, celui-ci sait comment parler de fond tout en mettant la forme pour offrir des blockbusters artistiquement admirables suffisamment limpides pour carburer au box-office. Covenant tend à briser cette argumentation. Son film se veut spectaculaire, il indiffère. Son film se veut fin intellectuellement et philosophique, il suscite presque la moquerie malgré lui. Loin d’être la créature parfaite, Covenant a tout de l’hybride bâtard, du sequel indigne d’une saga qu’il persiste à vouloir décrédibiliser, volet après volet.

Alors que Neil Blomkamp devait un temps imaginer un Alien V, squeezant les volets 3 et 4, Scott nous a heureusement rassurés : celui-ci ne devrait pas voir le jour. Soulagement. Il est peut-être temps d’arrêter les frais.

La fiche

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COVENANT
Réalisé par Ridley Scott
Avec Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup…
Etats-Unis – Action, science-fiction, horreur
Sortie : 10 mai 2017
Durée : 
122 min




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Spike
Spike
7 années il y a

Le Alien 5 je le voulais, Convenant rien à foutre.

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