ARCTIC
La ficheRéalisé par Joe Penna – Avec Mads Mikkelsen…
Islande – Thriller, survival – Sortie : 6 février 2019 – Durée : 97 min
Synopsis : En Arctique, la température peut descendre jusqu’à –70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour la survie. Car cette terre gelée ne pardonne aucune erreur.
La critique du film
Dans le registre ô combien rebattu du survival, les moindres incartades scénaristiques et autres subterfuges pour offrir au spectateur une factice odeur de neuf paraissent avoir déjà été mille fois utilisés. Il faut donc bien souvent s’en remettre à la maestria d’un metteur en scène, à l’excellence d’un casting ou plus simplement à l’efficacité d’un récit rogné jusqu’à l’os afin d’extraire du peloton un objet suffisamment soigné pour convaincre. Avec Arctic, premier long-métrage du débutant Joe Penna, les plus évidentes cases du genre se retrouvent aisément cochées dans une proposition étonnamment solide qui remplit, sans en avoir l’air, l’intégralité du cahier des charges.
Intelligemment, le jeune cinéaste ne vient jamais chercher l’esbroufe visuelle et se concentre plutôt sur les étapes logiques d’une survie forcée dans des conditions extrêmes. Cette absence de fulgurances est ainsi compensée par une modestie plus que bienvenue et la sensation d’assister en quasi-temps réel au quotidien d’un naufragé étranglé par la solitude. Là où un réalisateur hollywoodien aurait sans doute décidé d’ajouter des rebondissements abracadabrantesques, de développer une histoire sentimentale superflue ou d’insister sur le passé du héros, Joe Penna se focalise, au contraire, sur le réalisme de l’instant présent.
Ici, pas de psychologie insistante ou d’improbables élans lacrymaux : Arctic fait le choix (payant) de l’aridité, du minimalisme et du mutisme pour mieux plonger son audience dans un désert de glace et de silence. Devant la caméra, on ne peut que s’incliner, une fois de plus, face à l’écrasante maîtrise de Mads Mikkelsen, pourtant familier de ces rôles taiseux. De tous les plans, il porte le film sur ses épaules en donnant corps et caractère à cet homme usé, capable de repousser, entre craintes, espoirs et douleurs, les limites d’une ultime pulsion de vie.
En gros je suis d’accord avec vous. C’est quand vous parlez de mutisme que je sursaute. La musique omniprésente, en nappes en veux-tu en voilà, est épouvantable de banalité, de vulgarité. Ça ne tue pas le film, coriace comme le personnage de Mikkelsen, mais presque.