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AVENGERS : INFINITY WAR

Inconséquent

Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers.

Embouteillage et saturation.

Avec son casting boursouflé, l’extravagant et criard Avengers : Infinity war vise tellement haut qu’il ne pouvait que rater son coup. Plutôt que n’importe quelle sorte d’expérience cinématographique cohérente, il convient de considérer ce crossover comme 156 minutes de célébration de tout ce que Marvel a accompli depuis dix ans. Une décennie qui aura permis à Disney et Marvel de produire 19 longs-métrages pour écraser de sa grosse paluche une industrie asphyxiée par la pop-culture. Avec ses trente rôles principaux, l’impossible entreprise d’Infinity War a été confiée à Joe et Anthony Russo qui, après avoir dirigé deux des plus recommandables rejetons de l’UCM (Civil War et The Winter Soldier) tentent de caser tout ce petit monde à l’écran. Mais l’inconséquence scénaristique des innombrables storylines accumulées à bord de cet immense vaisseau galactique les prive de toute ambition narrative et de tout propos politique. Là où le premier Avengers et Captain America : Civil War proposaient un rassemblement grisant de son casting de pouvoir, les noms alignés au tableau sont trop nombreux pour retrouver ce même effet de réunion et, en focalisant sur des petites troupes inédites (Thor et Rocket, Captain America et Black Panther, Star Lord et Tony Stark), subsiste une sensation de brefs sequels assemblés les uns aux autres. Reste alors le sens de l’humour, fier étendard des Gardiens de la galaxie et du dernier Thor, pour tenter de faire passer la pilule – comme souvent. Mais comme l’heure est grave, vous comprenez, ce ne sera que du saupoudrage. 

Les In Memoriam attendront…

Les fanatiques le savaient déjà, Infinity war marquant la fin d’une ère pour le MCU, des têtes devaient tomber à l’issue de cette première partie du 3e Avengers, laissant quelques amoureux en deuil. Fort cyniquement, le climax tant redouté n’aboutit que sur quelques dommages collatéraux en guise de cliffhanger. Aucune figure emblématique de l’Universe n’y passe, seuls les gentils lieutenants secondaires plus récemment intronisés. Soyez donc rassurés si vous étiez inquiets pour le plan épargne-logement de Robert Downey Jr et Scarlett Jo.

Elizabeth Olsen dans Avengers : infinity war
Oui, quelques justiciers mordent vraiment la poussière mais cette stratégie de « morts obligatoires » (symptomatique des feuilletons) parait aussi lâche qu’opportuniste et quelconque. Opportuniste, avec son effet « rendez-vous l’année prochaine pour savoir si Cap, Iron Man, Thor et Hulk survivent à la rage destructrice de Thanos », la lucrative entreprise Marvel souhaite avant tout perpétuer ses gigantesques revenus au box-office et n’allait pas se tirer une balle dans le pied en éliminant des personnages populaires vendant à la pelle tant de figurines et autres produits dérivés. Le marketing l’emporte, vers l’infini et au-delà. Lâche, car ayant globalement failli à instaurer la moindre tension par le biais de sa narration, le film choisit une solution extrême et usée jusqu’à la moelle (zigouiller les petits acolytes plutôt que les gros manitous) pour déclencher quelques réactions dans son audience comme le ferait une vulgaire série de network en perte de vitesse. Et cela parait d’autant moins courageux que nul n’est à l’abri que la seconde partie à venir sorte de sa manche la fameuse carte temporelle pour défaire ce que cet épilogue a engendré. 

Depuis le premier Avengers, les productions Marvel se sont échinées à faire de Thanos le grand méchant ultime de l’univers. Il est logiquement la réussite de ce chapitre charnière. Mais, sans identité, cet Infinity war passant la majeure partie de son temps à sauter d’un groupe de héros à l’autre finit par donner raison au mastodonte mégalo quant à la fâcheuse question du surpeuplement. Ainsi, ces deux heures et trente minutes au compteur suscitent autant d’émoi qu’une après-midi dominicale à regarder le petit cousin s’éclater avec ses figurines en plastique. 

La fiche
instalife affiche

AVENGERS : INFINITY WAR
Réalisé par Joe et Anthony Russo
Avec Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Chris Evans…
Etats-Unis – Action

Sortie : 25 avril 2018
Durée : 156 min




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Delicatesstef
Delicatesstef
6 années il y a

J’ai plutôt apprécié le film. Pour moi, Marvel c’est du cool!

Je lis les comics depuis plus de trente ans et j’arrive facilement à m’en détacher pour les voir sur Grand Ecran. Pourtant il y a une chose qui me chiffonne dans cette critique. C’est l’aspect marketing que vous decrivez qui me semble ne pas être exact.

En effet, Marvel adapte ses plus (ou moins) anciens personnages de papier. Pour certains, c’est presque 60 ans de passé (voire 80 pour Captain America). Je ne vois pas où est le « marketing » de tuer les héros marquants et populaires quand ceux-ci existent toujours dans les comics. C’est comme si on tuait Harry Potter pour montrer que nous, on est là pour faire du cinéma, pas du marketing!
En bref, celui qui pensait que Iron-Man, Captain America ou Black Widow allait mourir, c’était vraiment un utopiste!

La seule question qu’il faudra bien se poser, c’est le vieillissement des acteurs, pas des personnages.

Mathias Poujol-Rost / Mathias PR
6 années il y a

En charchant la critique ou fiche de Black Panther, c’est ici la fiche la plus « pertinente » ou proche qyue je trouve, mais pas une dédié à ce film lui-même

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