AYKA
Ayka vient d’accoucher. Elle ne peut pas se permettre d’avoir un enfant. Elle n’a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle. Mais c’est compter sans la nature, qui reprendra ses droits.
Roulette russe.
Figurant sur la liste complémentaire de la sélection officielle aux côtés de Yann Gonzalez et Nuri Bilge Ceylan, Sergey Dvortsevoy était l’un des invités surprises de cette compétition. Directement envoyé dans « la cour des grands » après avoir remporté le prix Un Certain Regard en 2008 pour Tulpan, il retrouve et dirige ici, à nouveau, son actrice fétiche Samal Yeslyamova.
Caméra à l’épaule, Sergey Dvortsevoy pourchasse Ayka dans les rues enneigées de Moscou alors qu’elle vient de s’enfuir de l’hôpital où elle a donné naissance à son fils. Aussi glacial que le manteau blanc recouvrant la ville, le deuxième long-métrage du cinéaste appartient à ces cas d’école appelés « film de festival ». Doloriste à souhait, Ayka narre ainsi un portrait de femme très proche de celui pensé par les frères Dardenne dans Rosetta où aucune épreuve et aucune humiliation ne sont épargnées à ces jeunes héroïnes résilientes. Tandis que la mise en scène s’enferme dans une forme rapidement redondante, Samal Yeslyamova, de tous les plans, parvient, in extremis, à susciter l’empathie au cœur d’un film accablant de noirceur.
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