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C’EST ÇA L’AMOUR

La fiche
C'est ça l'amour affiche

Réalisé par Claire Burger Avec Bouli Lanners, Justine Lacroix… 
France Drame – Sortie : 27 mars 2019 – Durée : 98 min

Synopsis : Depuis que sa femme est partie, Mario tient la maison et élève seul ses deux filles. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère. Niki, 17 ans, rêve d’indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme. 

La critique du film

Après sa Caméra d’Or en 2014 pour Party girl, qu’elle a co-réalisé avec Marie Amachoukeli, Claire Burger se lance en solo tant à l’écriture qu’à la réalisation avec C’est ça l’amour, chronique familiale et réflexion délicate sur l’amour et de la parentalité. Claire Burger fait d’emblée preuve d’une belle empathie envers ses protagonistes, portés avec grande justesse par Bouli Lanners (excellent) et la jeune Justine Lacroix (une révélation), avec cette approche naturaliste que ne renieraient ni Katell Quillévéré, ni Céline Sciamma. Une première oeuvre sincère, bien qu’inégale, évoquant le désordre familial et l’amour sous toutes ses formes.

Pris dans le vertige de l’abandon, alors que son épouse s’affranchit du cocon familial et retrouve sa vie de femme, Mario fait de son mieux pour perpétuer l’éducation de ses filles, entre bienveillance, sorties culturelles et divertissements. Seulement, celui-ci ne semble pas prêt à tourner la page et poursuit l’immobilisme, dépassé par les événements : sa femme qui est partie donc, mais également ses deux filles qui grandissent et évoluent.

Son aînée, protectrice mais déjà un peu émancipée, va bientôt fêter ses 18 ans. Sa seconde, un pied dans l’enfance et l’autre dans l’adolescence, découvre ses premiers émois amoureux, envers une camarade de sa classe. Cette dernière s’éloigne d’ailleurs de lui, comme si elle le rendait responsable de la séparation de ses parents, tandis que la grande, plus pragmatique, a bien compris qu’il n’y aurait aucun retour en arrière.

Une affaire de famille

C’est ainsi que C’est ça l’amour se concentre énormément autour du quotidien de la famille. En voulant bien faire, il fait parfois plus de mal que de bien, comme lorsqu’il intervient dans la soirée « entre copines » de Frida. Et lorsque celle-ci le drogue à son insu pour se venger de son interventionnisme maladroit, le film offre l’une de ses plus belles scènes alors que Mario (Bouli Lanners) exprime sans filtre son amour inconditionnel pour ses deux enfants.

La douceur et l’humilité de ce premier long-métrage en solo s’accompagne aussi, malheureusement, d’un sentiment de frustration, le film ne décollant jamais véritablement vers les plus hautes cimes du drame social à la française. Son épilogue, un peu précipité, achève d’accompagner ses protagonistes vers ce futur qui s’écrit pour eux. Un père accompagnant, tant bien que mal, ses deux filles vers l’indépendance afin de leur permettre d’affronter les aléas de l’existence sans trop se brûler les ailes.


L’info en plus : C’est ça l’amour a reçu la Flèche de Cristal lors du festival des Arcs.


La bande-annonce