CHAMBRE 212
Après 20 ans de mariage, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir.
Critique du film
Après le romanesque Plaire, aimer et courir vite, Christophe Honoré comptait enchaîner avec un film, Les Fleurs, à l’action située sous l’Occupation puis la décennie suivante. Mais il l’a abandonné, redoutant de tomber dans « une forme trop solennelle ». Le voici donc de retour avec Chambre 212, un projet intimiste s’ancrant rue Delambre, dans le XIVe arrondissement de Paris, dont on reconnaît la façade du cinéma Les 7 Parnassiens. L’intrigue se déroule des deux côtés de cette voie : dans l’appartement conjugal surplombant les salles obscures et dans l’hôtel sur le trottoir opposé.
Une chambre en ville
C’est a priori une histoire de couple en crise, comme le cinéma d’auteur français les affectionne. Un soir, Richard découvre l’infidélité de sa femme, Maria. Mais la scène de ménage tourne court. Maria décide plie bagages et s’installe dans l’hôtel d’en face pour prendre du recul et le temps de la réflexion. Chambre 212 est donc plutôt l’histoire d’une femme tentant de faire le point sur sa vie… Alors que, dans le même temps, plusieurs personnes qu’elle a croisé dans son existence comptent avoir voix au chapitre et imposer leurs vues.
Le film part très vite dans un exercice de style surréaliste qui évoque par moments le cinéma de Bertrand Blier. Sauf qu’ici, on est chez Christophe Honoré, donc les relents misogynes nous sont épargnés. Chiara Mastroianni, qui incarne Maria, retrouve le réalisateur pour la sixième fois. Elle a décroché le prix d’interprétation féminine de la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes pour ce rôle qui semble avoir été écrit pour elle. L’actrice nourrit le personnage de Maria de toute son aura : elle lui apporte sa gravité et sa nonchalance, sa solennité et sa légèreté.
Bande-annonce
9 octobre 2019 – De Christophe Honoré – Avec Chiara Mastroianni, Vincent Lacoste, Camille Cottin
