COMME DES GARÇONS
Reims, 1969. Paul Coutard, séducteur invétéré et journaliste sportif au quotidien Le Champenois, décide d’organiser un match de football féminin pour défier son directeur lors de la kermesse annuelle du journal. Sa meilleure ennemie, Emmanuelle Bruno, secrétaire de direction, se retrouve obligée de l’assister. Sans le savoir, ils vont se lancer ensemble dans la création de la première équipe féminine de football de France.
Bande de filles.
À l’heure où les filles de Lyon viennent de se qualifier pour leur 7e finale de Ligue des Champions, Comme des garçons se fait une place sur le terrain des comédies françaises et revient sur l’histoire de la première équipe de foot féminin, dans le Champenois, à Reims.
Raillant les états d’esprit rétrogrades et le conservatisme patriarcal avec gentillesse – on n’y verra pas un pamphlet féministe – Comme des garçons témoigne d’une époque pas si lointaine où Madame était cantonnée aux fourneaux et/ou au silence. Alors que certains pays, comme l’Iran, interdisent encore la présence des femmes en tribune, raconter comment une bande de filles s’est octroyée le droit de taper dans le ballon ne peut être que salvateur. Et puis rien que pour chatouiller quelques piliers de bar encore un peu condescendants à l’égard du football féminin, davantage de lumière sur celui-ci n’apparait pas superflu.
Dommage que le traitement, assez quelconque, rende le film au final plutôt anecdotique en dépit d’une reconstitution soignée. Réalisation terne, dialogues et narration assez banals et interprétation correcte d’une distribution bien garnie (plaisir de retrouver Solène Rigot et Zoé Héran après Orpheline et Tomboy). Un peu de caricature et de tendresse, voilà le registre choisie par Julien Hallard pour évoquer pour la première fois le sujet du football féminin au cinéma. 90 minutes, soit le temps d’un match, pas mémorables mais certainement pas déplaisantes.
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