COMME UN LUNDI
Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que traversent Yoshikawa et ses collègues ! Car, en plus des galères, ils sont piégés dans une boucle temporelle… qui recommence chaque lundi ! Entre deux rendez-vous client, réussiront-ils à trouver la sortie ?
Critique du film
La pire semaine de leur vie. Le générique annonce la couleur ; ambiance oppressante, aliénation et boucle temporelle. Il ne faut d’ailleurs pas plus de sept minutes pour que le terme soit prononcé par l’un des protagonistes et que les premières hypothèses soient formulées. Pour quelles raisons les employés de cette agence de communication revivent-ils sans cesse cette semaine du 25 au 31 octobre ?
Rapidement, les collègues de Yoshikawa (Wan Marui) identifient le bracelet vert de leur boss comme la source du problème et fomentent une stratégie : remonter la hiérarchie pour que ce ce dernier accepte de son propre chef de le détruire lui-même. Toute l’équipe se mobilise progressivement et ne ménage pas ses efforts pour exposer cette insoutenable malédiction qui les oblige à revivre la même semaine, encore et encore. Sans lésiner sur les moyens, le trio convainc d’abord un collègue, puis un autre, pour remonter le fil jusqu’au propriétaire du bracelet maudit.
C’est tout un travail d’équipe qui se met en marche, alors que celle-ci semblait manquer de cohésion jusqu’alors, chacun.e étant focalisé sur ses impératifs personnels et ses ambitions professionnelles. Lorsque leur hypothèse fait chou-blanc, le découragement les gagne et Yoshikawa retombe dans ses travers individualistes et carriéristes. « Si tu veux réussir, tu ne dois penser qu’à toi » lui assène une potentielle employeuse, alors qu’elle néglige même son petit-ami, à qui elle consacre de moins en moins de temps.
D’abord un peu trop redondant et presque exaspérant dans son montage répétitif et effréné, censé traduire l’agitation et la sensation d’isolement dans l’open-office, le film creuse progressivement ses personnages pour les rendre enfin plus attachants. On comprend ainsi mieux les questionnements de la jeune employée mais aussi ceux de son senior qui, comme en miroir, vit lui avec des regrets. Doit-on tout faire pour réussir ? Faut-il suivre ses rêves ou les abandonner pour une carrière plus confortable matériellement ?
C’est le message un brin gentillet mais salvateur que véhicule cette comédie fantastique sans prétention, qui dénonce l’individualisme, les pressions professionnelles et le management par la peur. Face aux intenables cadences de travail, on finit par oublier les autres et s’oublier soi-même. Dans un pays où le taux de suicide et de burn-out est particulièrement alarmant, Comme un lundi a le mérite de remettre de l’humanité au coeur de l’entreprise.
Bande-annonce
8 mai 2024 – De Ryo Takebayashi, avec Makita Sports, Wan Marui