DANS LA MAISON
Un garçon de 16 ans s’immisce dans la maison d’un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l’enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d’évènements incontrôlables.
Se pencher sur le rapport professeur-élève ou au processus de création des écrivains est une idée intéressante voire passionnante. François Ozon est un cinéaste curieux et fin. Dans la maison laissait présager d’un film savoureux, subtil, riche et captivant. Au final, la déception est présente car malgré de bonnes choses disséminées en cours de route, le visionnage ne s’avère pas spécialement agréable. Cherchant continuellement sa place entre l’exercice de style et la comédie de moeurs, et à force de basculer d’un niveau à l’autre le film perd progressivement l’attention du spectateur qui ne sait plus sur quel pied danser. Plus dommageable encore (on peut encore accepter et comprendre la volonté du cinéaste) le jeu des inteprètes carrément consternants. Luchini est une caricature de lui-même, Kristin Scott-Thomas a rarement été aussi mauvaise, Emmanuelle Seigner (aka le sosie de Laurence Ferrari) minaude de façon insupportable et Denis Ménochet se révèle lui tout simplement lamentable – niveau option théâtre au lycée, au mieux. Quant au jeune Ernst Umhauer, il peine à convaincre dans le rôle de l’élève brillant et manipulateur, la faute à un jeu stéréotypé et maniéré.
Ozon a voulu se prendre pour Woody Allen ou Alfred Hitchcock alors qu’il aurait simplement dû se contenter de faire du Ozon. Restera ce dernier plan plus significatif que l’ensemble du film, rappelant la campagne promotionnelle orchestrée par HBO autour de la série Tell me you love me avec un site spécial consacré à la thématique du voyeurisme et de l’observation dans par le trou de la serrure.
Le jeu caricatural de la famille Rapha (et donc de Menochet et Seigner) est un fait exprès puisqu’on les voit toujours par le biais de l’imagination de Claude. Ça m’a dérangé aussi au début, puis qu’on a assimilé le principe, ça passe un peu mieux. Sinon globalement d’accord, ça manque de vrai trouble et d’un chouïa de perversité. Dommage vu le potentiel du sujet.
Nous en avons parlé de vive voix. Tu connais désormais mon avis sur ce film qui m’a déçu (et au plus j’y repense, au plus ça se confirme).
C’est juste un putain de film. La manipulation est présente à tous les étages. Repensez y … Claude Garcia joue à Fenetre sur cour mais a l’avantage de ne pas etre handicapé. La notion du double est présente Rapha pere et fils, Germain Germain (un hommage à Kubrick), les jumelles. Vous l’avez comprit : ce film me hante…
Avis diamétralement opposé, comme tu le sais. Par contre, je me demande pourquoi tu le classe dans la catégorie « Moyen », car à l’évidence, tu ne retient pratiquement rien de bien de ce film ?
Je l’ai trouvé particulièrement réussi ce film. Très intéressant, avec une belle mise en scène et des acteurs que j’ai trouvé assez bons…
[…] il y aurait une similitude avec le personnage que le comédien a pu camper chez François Ozon (Dans la maison), bien qu’ici son statut de voyeur indirect bascule progressivement vers un rôle plus […]