EMILY THE CRIMINAL
La chance en berne et croulant sous les dettes, Emily en est réduite à intégrer un réseau d’arnaqueurs à la carte de crédit et plonge peu à peu dans le milieu criminel de Los Angeles, non sans conséquences néfastes.
Critique du film
Contrainte d’abandonner ses études suite à un écart de conduite, Emily vit de petits jobs afin de rembourser ses dettes contractées pour un prêt étudiant. Devenue livreuse freelance, elle parcourt la ville pour sustenter les cadres d’entreprise aux heures de pointe. Mais elle ne désespère pas, un petit coup de pouce pourrait bien arriver grâce à son amie ou à un collègue lui glissant un numéro de téléphone pour un plan mystérieux. La super-copine lui promet un job dans sa boîte, où elle est bien vue par sa boss, mais rien ne vient.
Le tuyau du collègue livreur, tout aussi énigmatique soit-il, prend forme. Emily est convoquée, comme d’autres individus dans le besoin, pour prendre part à un réseau d’arnaques à la carte de crédit. Le dilemme moral est rapidement présenté : transgresser la loi pour toucher 200 dollars. Par appât du gain ou par nécessité, elle accepte. Le coup se déroule sans accro, et Emily accepte une seconde proposition, encore plus intéressante. Tandis que les stratagèmes deviennent de plus en plus lucratifs, le film embrasse l’ambiguïté autour du personnage éponyme : Emily poursuit-elle sa nouvelle attribution de criminelle par cupidité ou par le sentiment d’avoir quelque part trouvé sa vocation après des années de jobs ingrats ?
Là où le film pêche, c’est qu’il ne semble pas s’embarrasser outre mesure du mobile d’Emily, n’accordant guère d’importance au contexte socio-économique et aux dérives de l’uberisation et du marché du travail qui expliqueraient ses difficultés à trouver un emploi décemment rémunéré. Difficile de voir une véritable critique du capitalisme moderne, tant les opportunités de rentrer dans le rang sont expédiées sans délai. Il faut toute la conviction d’Aubrey Plaza pour compenser le manque de plausibilité de l’incursion criminelle de son personnage.
Bande-annonce
2 juillet 2023 (Canal+) – John Patton Ford, avec Aubrey Plaza, Theo Rossi