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HIVER À SOKCHO

A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.

Critique du film

Ce qui charme le plus à la découverte d’Hiver à Sokcho, présenté en clôture du FFCP, c’est que le film de Koya Kamura est esthétiquement beau. Outre la photographie magnifique d’Elodie Tahtane, de merveilleuses petites séquences animées s’immiscent comme un relais narratif entre la fascination de Sooha pour l’artiste français, et la quête d’inspiration que ce dernier est venu trouver dans ces contrées éloignées de son pays et de son quotidien.

Hiver à Sokcho touche aussi dans sa manière d’intégrer le voyage intérieur de Sooha, vers une acceptation d’elle-même et de ses désirs d’avenir, une fois libérée de ces questions laissées en suspend par le mutisme d’une mère ayant préféré l’omission. Le court passage du Français dans son existence et son imperméabilité agissent sur elle comme des leviers qui débloquent les questions et les non-dits sur son identité et ce père qu’elle n’a jamais connu. L’autre beauté du film, qui n’est pas sans rappeler Lost in Translation, s’exerce dans ce sentiment d’errance partagé et de cette solitude réciproque, mélancolique et troublante.

Bande-annonce

8 janvier 2025 – De Koya Kamura, avec Bella Kim, Roschdy Zem et Park Mihyeon.