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HÔTEL TRANSYLVANIE : CHANGEMENTS MONSTRES

Quand le Rayon Monstrificateur, mystérieuse invention de Van Helsing, se détraque, Drac et ses – monstrueux – acolytes se transforment en humains, tandis que Jonathan devient un monstre ! Sous leurs nouvelles apparences, Drac, privé de ses pouvoirs, et Jonathan, qui prend goût à sa vie de monstre, doivent unir leurs forces et sillonner la planète pour trouver un remède avant qu’il ne soit trop tard… et surtout, avant qu’ils ne deviennent fous à force de se côtoyer ! Tandis que Mavis et l’irrésistible bande de Drac tentent de venir en aide à nos héros, c’est une véritable course contre la montre qui s’engage pour que chacun réintègre son corps d’origine… avant que ces transformations ne deviennent définitives ! 

Critique du film

2022 marque les dix ans de la franchise Hôtel Transylvanie, une licence fantastique animée imaginant ce qui se passerait si les monstres les plus terrifiants que nous connaissons prenaient des vacances dans un hôtel tenu par Dracula. Cet anniversaire soulève d’emblée une question : comment expliquer la durabilité de cette saga ? Laissons de côté les raisons évidentes telles que les multiples rediffusions sur le petit écran, sa déclinaison en format série ou encore l’attrait du jeune public pour le paranormal. Même si les différents séjours à l’Hôtel Transylvanie ont eu leur point culminant et leurs coups de mou, une chose est sûre : la création artistique se démène pour obtenir les cinq étoiles.

Deux maîtres d’hôtel ont été majoritairement présents pour nous servir : Genddy Tartakovsky et Adam Sandler. Le premier, désormais considéré comme un cador de l’animation américaine, est doté d’un style identifiable, avec une confiance affirmée dans le dessin pour narrer une histoire. On lui doit ainsi des cartoons aussi originaux qu’acides tels que Le Laboratoire de Dexter, Les Super Nanas ou Samouraï Jack. Ces formats sériels confirment un attrait pour une animation sans cesse en mouvement et une exploration sans limites de l’imaginaire. Le deuxième, lui, n’a plus besoin de présentations. Acteur comique élevant la régression et la tendresse au rang d’art, son incursion dans l’animation était alors une évidence. Après une première tentative hasardeuse dans Eight Crazy Nights en 2002, Hôtel Transylvanie lui permit de relancer la carrière animée du comédien. Deux noms de choc comme véritables forces motrices à une franchise fantastique qui se renouvelle sans cesse. Les gags fusent, redoublent d’inventivité et épatent à trouver en permanence de nouveaux terrains de jeu pour se jouer des différentes mythologies horrifiques, réussissant à amuser aussi bien le très jeune public que les aficionados de cinéma de genre. Mais ce 4e volet nous ramène à la question précédente : ne tournerait-on finalement pas en rond dans cet hôtel au bout de quatre chapitres ?

Rendre les clés ?

Cédé à Prime Vidéo, probablement en raison de la crise sanitaire, Hôtel Transylvanie – Changements Monstres interpelle d’emblée par deux absences majeures, et donc regrettables : Adam Sandler n’est plus de la partie, tandis que Tartakovsky se contente d’un rôle de producteur et co-scénariste. Si le film respecte la continuité de la franchise, la redite parait douloureuse. Après trois films, le postulat narratif reste le même : Dracula éprouve toujours des réticences face à son gendre (un humain épris de sa fille) et va s’embourber dans des mensonges aux lourdes conséquences. Si les scénaristes tentent de dissimuler cette redondance par un nouveau concept (les monstres deviennent humains par magie), ils ne parviennent guère à l’exploiter, se contentant de mêmes gags étirés jusqu’à l’usure (Frankenstein devient séduisant une fois humanisé et se contente de prendre des selfies). Où est passée cette immense cour de récréation déguisée en hôtel où tout devenait alors prétexte à un gag ?

Vraisemblablement pensé comme une longue conclusion, comme en témoigne la dernière séquence où il est alors question de transmission, ce quatrième opus ne parvient pas à respecter ce qui faisait les qualités de ses précédents volets. Peut-être est enfin temps de rendre les clés et fermer l’hôtel, pour se souvenir de nos séjours réjouissants à l’Hôtel Transylvanie.

Bande-annonce

Janvier 2022 (Prime Vidéo) – De Derek Drymon et Jennifer Kluska