KINGSMAN : LE CERCLE D’OR
KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis. Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.
Dans le caniveau.
Pourtant peu enclin à rempiler, Matthew Vaughn a accepté (avec un gros chèque ?) de renfiler le costume de boss pour donner une suite à ce qui est pourtant son plus mauvais film jusqu’à présent, Kingsman. Sorte de junk-food cinématographique, le premier volet se voulait comme un pastiche british-style des films d’espionnage. Gras, bourratif et potentiellement capable de vous procurer de sérieux problèmes digestifs.
Trois ans plus tard, Kingsman : Le cercle d’or reprend les mêmes ingrédients (humour à deux balles et violence gratuite), ajoutant une couche supplémentaire de sauce texane pour dissimuler sa désespérante conception industrielle. Parachutée outre-Atlantique grâce à un tour de passe-passe balourd, cette nouvelle intrigue réussit l’exploit d’être encore plus poussive que celle de son aînée. Gonflé de sous-enjeux et petits ajouts sans queue ni tête, saupoudré de fan-service ridicule autour de la resurrection de Colin Firth et d’un arc amoureux lamentable (Eggsy et sa princesse qu’il traite comme une vieille chaussette), ce deuxième chapitre patauge dans les marécages de la comédie d’espionnage et se traîne péniblement durant plus de deux heures et quart. Le tout servi sous une généreuse couche d’effets spéciaux d’une laideur sans nom et d’une surenchère de tics vidéo-ludiques à vous rendre épileptique un carlin couché au coin du feu. Certains crieront au génie, pourtant il serait légitime de se demander où la maestria entre en jeu lorsque chaque scène d’action déborde de numérique.
Channing Tatum se trémoussant en bottes de cowboy et Julianne Moore s’échinant à paraître crédible en grande méchante coupée du monde, rien n’y fera. Recyclant paresseusement les éléments ayant fait le succès du premier, Kingsman : Le cercle d’or envoie le paquet sur le bruit et les explosions mais réduit sa substance au néant absolu. Se croyant borderline et hors des conventions, tout ce que vomit Vaughn sur l’écran ne cesse de le ramener à son embarrassante médiocrité. Enfin, si la blague anale du premier épisode ne vous avait pas rassasiés, la séquence du doigté vaginal devrait boucler l’affaire, sorte de cerise synthétique sur l’immonde gâteau de célébration misogyne, et vous permettre de situer sans problème la destination idoine pour ce genre de déjections toxiques : les égouts.
La fiche
KINGSMAN : LE CERCLE D’OR
Réalisé par Matthew Vaughn
Avec Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong, Julianne Moore…
Etats-Unis – Action
Sortie : 11 octobre 2017
Durée : 141 min