LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE
La ficheRéalisé par Michael Chaves – Avec Linda Cardellini, Roman Christou…
Etats-Unis – Horreur, épouvante – Sortie : 17 avril 2019 – Durée : 94 mn
Synopsis : La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l’enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l’artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s’est jetée dans le fleuve déchaîné.
La critique du film
Produit par James Wan, nouveau Pape du blockbuster d’épouvante made in Hollywood, La Malédiction de la Dame Blanche pouvait intriguer au départ avec son jeune cinéaste aux commandes (Michael Chaves, dont c’est ici le premier long) et son démon au look intriguant. Sauf que le poids de son producteur star se fait malheureusement bien trop ressentir…
Énième resucée sans idée de Conjuring, auquel le réalisateur reprend absolument tous les codes à la lettre près, le film ne parvient finalement qu’à appliquer sagement son cahier des charges et in fine à provoquer de l’ennui chez un spectateur qui en a assez de se faire torturer les tympans à coups de jumpscares débarquant à intervalles trop réguliers.
On nage donc ici en terrain très connu, avec un déroulé prévisible du début à la fin, naviguant mollement dans un univers qui n’a plus rien à proposer, coincé qu’il est dans des conventions auxquelles il n’échappe strictement jamais – tous les poncifs du genre y sont appliqués avec soin, par un bon élève qui aurait bien appris ses leçons mais qui aurait mieux fait de ne pas trop zieuter la copie de son voisin.
Film fête-foraine
Sans idées neuves et sans audace, le réalisateur déroule donc son récit ultra balisé, que même la pourtant talentueuse Linda Cardellini ne peut sauver, malgré son évidente implication (elle crie vraiment très fort).
Et plutôt que de chercher à installer son ambiance et d’instaurer un semblant de peur insidieuse (de celle qui glace l’échine et provoque le malaise), Chaves tombe dans le piège du film-fête foraine, avec apparitions au timing millimétré de son fantôme hurleur, corps balancés contre les murs ou traînés sur le parquet, le tout sur fond d’éclairs qui font vibrer les sièges et saigner les oreilles. Soit autant d’éléments vus et revus des dizaines de fois, notamment dans les films du « Conjuring-verse », et qui feront frémir uniquement les quelques personnes qui n’auraient jamais vu de films d’horreur de leur vie.
Mais a priori, Michael Chaves a réussi son coup : à force d’application et de docilité, il s’est vu offrir la réalisation de Conjuring 3, actuellement en pré-production et qui devrait sortir l’an prochain. Certainement une bonne nouvelle pour lui, mais beaucoup moins pour les amateurs de films de genre.