LA NONNE
Quand on apprend le suicide d’une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l’Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l’enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l’abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…
Spin-off de la saga Conjuring, La Nonne pouvait devenir un grand huit terrifiant ou tomber complètement à plat, comme sa petite sœur Annabelle. Mais, loin de la terreur promise, ce nouveau chapitre dérivé de la franchise horrifique ressemble davantage à un train fantôme désuet et bordélique. Pourtant, pour une raison presque mystique, le charme opère en dépit de cela. En effet, La Nonne surprend tout d’abord par ses visuels gothiques, avec ses cimetières lugubres, sa pleine lune et son château roumain hanté. Dracula n’est pas bien loin, tout comme l’influence des films de la Hammer. Et cette sincérité plutôt plaisante qui se dégage du nouveau film de Corin Hardy, mêlée à une ambition nostalgique de recréer cet univers, se révèle en bonne surprise dans ce blockbuster sur le papier assez pré-formaté.
Mais est-ce suffisant pour sauver La Nonne de son statut de film bancal, handicapé par son écriture désastreuse (avec un scénario qui atteint rapidement ses limites et accouche d’un twist final gênant), son abus de flashbacks et ces traditionnels jumpscares qui désamorcent tout espoir d’effroi ? En saupoudrant le récit d’éléments qui n’apportent rien à la narration, sinon quelques sursauts gratuits, La Nonne finit par réveiller quelques élans de consternation. Cependant, ceux qui sont séduits par maisons hantées poussiéreuses et « vintage » pourraient prendre un certain plaisir.
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