LAND
Critique du film
Robin Wright endeuillée, face à elle-même et une nature aussi immense que sa peine. Première réalisation de l’américaine, Land a quelque chose d’élégant, d’intense. Film catharsis sur un deuil, on y retrouve également quelque chose que l’on a déjà vu de nombreuses fois au cinéma. Ne serait-ce que cette année : la fierté mutique et altière du personnage de Wright n’est pas sans rappeler celle de Frances McDormand dans Nomadland de Chloé Zhao.
On ne sait rien d’Edee (Wright), sinon qu’elle a l’air de fuir. Elle a négligemment jeté son iPhone dans une poubelle dès les premiers instants du long-métrage pour nous le signifier. Après des débuts éprouvants et une rencontre avec un ours, Edee – qui semble déterminée à se faire du mal – rencontre Miguel (Demián Bichir). Ce dernier respecte son vœu de solitude mais veut au moins lui transmettre ce qu’il sait pour qu’elle puisse se débrouiller.
Deux personnages convaincants, qui parlent peu ou se disent juste ce qu’il faut : une réflexion du cow-boy sur la citadine qui n’a jamais vraiment souffert, cette dernière qui se ferme quand vient une question trop personnelle. Ils finissent par s’apprécier, sans grande surprise.
Robin Wright s’empare d’une histoire personnelle (qu’elle n’a toutefois pas écrite) et en tire une sorte de libération minimaliste. Sa réalisation est précise mais mécanique. Les paysages qui viennent ponctuer le récit feraient de très beaux fonds d’écrans. Des flash-backs lourdingues font office de ponctuation ; pourtant, le film se sent quand même obligé de mettre en place un grand moment de révélation sur le deuil de son personnage alors qu’il avait tout dit en sous-texte.
Honnête sur ses intentions, Land ne prétend pas être autre chose qu’un parcours introspectif, tantôt serein puis douloureux. Dans l’ensemble, il vise juste et provoquera sans doute quelques pincements au cœur.
Bande-annonce
29 septembre 2021 (DVD/Blu-ray) – De et avec Robin Wright, et Demian Bichir