LATE NIGHT
La fiche
Réalisé par Nisha Gantra – Avec Mindy Kaling, Emma Thompson, Denis O’Hare – Comédie – Etats-Unis – 21 août 2019 – 1h42
Une célèbre présentatrice de « late show » sur le déclin est contrainte d’embaucher une femme d’origine indienne, Molly, au sein de son équipe d’auteurs. Ces deux femmes que tout oppose, leur culture et leur génération, vont faire des étincelles et revitaliser l’émission.
La critique du film
D’un côté, Emma Thompson impériale en Katherine Newbury, animatrice star d’un « late show » mais perchée dans sa tour d’ivoire et bloquée dans ses certitudes quand à son sens de la vanne. De l’autre, Mindy Kaling (dont le génie comique est hélas méconnu en France pour qui n’a jamais vu The Office ou The Mindy Project) en Molly Patel, une employée d’usine tentant une reconversion dans l’humour.
Si tous les coups, y compris les plus bas, sont permis dans le monde de la télévision, Late Night ne donne pas à voir une confrontation entre deux femmes, deux styles, deux parcours dont l’une d’elle serait censée sortir grande gagnante. Cette comédie, dont Mindy Kaling a signé le scénario, mise sur les frictions entre les deux héroïnes pour assurer les ressorts comiques mais aussi pour en faire émerger l’entraide. Car, dans le tableau, il faut ajouter l’équipe d’auteurs – tous des hommes – qui mettent leur plume au service de l’émission de Katherine Newbury. L’arrivée de Molly autour de cette table masculine ne peut que bousculer leurs habitudes, voire, leurs égos. Ce « boy’s club » là, qui tombe facilement dans la misogynie n’est pas non plus ménagé par la présentatrice incapable de mettre un prénom sur ces garçons.
Late Night est un reflet de notre époque de plus en plus consciente des problématiques sociales et sociétales : les discriminations subies par les femmes et les personnes racisées, ces hommes déstabilisés par les répercussions de #metoo et la remise en question de certains de leurs comportements. Le message passe, toujours avec humour, toujours sur la voie feel-good. Aux réfractaires qui pesteraient sur le manque de pertinence d’une tel propos, signalons qu’à l’heure actuelle, dans la réalité, aucune femme n’a l’honneur de présenter un « late show », ces rendez-vous télévisés si fédérateurs outre-Atlantique.
