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LE CHANT DU LOUP

La fiche
Le chant du loup affiche

Réalisé par Antonin Baudry – Avec François Civil, Reda Kateb, Omar Sy…
France Thriller, guerre – Sortie : 20 février 2019 – Durée : 115 min

Synopsis : Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable.

La critique du film

On voudrait encenser Le chant du loup, thriller de guerre ambitieux (sur le papier) avec son budget d’une grosse quinzaine de millions d’euros et sa distribution réunissant acteurs populaires et jeunes comédiens émergeants : Omar Sy, Reda Kateb, Mathieu Kassovitz, François Civil, Paula Beer, Damien Bonnard… On aimerait saluer cette tentative domestique de s’aventurer dans des eaux trop peu explorées par le cinéma français. On adorerait, enfin, soutenir l’intention de réconcilier le grand public avec un cinéma populaire ne reniant pas son savoir-faire tout en n’ayant pas peur d’investir, pour tenir la dragée haute aux productions de l’Oncle Sam, après les regrettables échecs commerciaux de L’empereur de Paris et Un peuple et son roi.

Tous ces efforts sont louables et on appréciera notamment le travail sur le son, qui semble avoir bénéficié d’une attention toute particulière. Pourtant, Le chant du loup est un navire bien trop imposant pour un capitaine n’ayant pas encore gagné ses gallons sur grand écran. Il manque la patte d’un auteur, la vision d’un cinéaste aguerri derrière la barre pour apporter la bravoure ou le panache dont Le chant du loup manque tristement. A-t-il pu tourner véritablement le film escompté ? Quelques échos peuvent laisser penser que d’autres choix artistiques étaient prévus initialement. Ses séquences immergées ne créent jamais de sentiment claustrophobe et les segments hors de l’eau paraissent bien peu dignes d’intérêt, l’humain semblant relégué au second rang, derrière une intrigue politico-guerrière assez grossière.

À l’exception de son long prologue accrocheur, cet effort pour dépoussiérer le genre ressemble à un coup d’épée dans l’eau. Pire, il cumule les poncifs comme une mauvaise production américaine à tribord tandis que le film prend l’eau à babord, la faute à ses ficelles énormes ou à des comédiens submergés par des punchlines d’un autre temps et une caractérisation faible et imbibée de mièvrerie hollywoodienne. Si l’on est prêt à excuser les maladresses d’écriture, on aura plus de difficultés à se montrer indulgents face aux trous d’air scénaristiques.

Plombé par ses avaries, Le chant du loup finit par sombrer dans les profondeurs de la série B impersonnelle.



La bande-annonce