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LE CHATEAU DE CAGLIOSTRO

La fiche
Cagliostro affiche

Réalisé par Hayao Miyazaki 
Japon Animation – Ressortie : 23 janvier 2019 – Durée : 100 min

Synopsis : Le célèbre Lupin dévalise un casino mais s’aperçoit que les billets volés sont des faux. En compagnie de son acolyte Jigen, Lupin enquête sur cette fausse monnaie qui le conduit au château de Cagliostro. Ils apprennent alors qu’une princesse, enfermée dans le château, détiendrait la clé d’un fabuleux trésor…

La critique du film

Comparé à la prestigieuse filmographie qui le suit, Le Château de Cagliostro semble venu d’un autre monde. Attardons-nous d’abord sur son personnage principal. Lupin, hommage au célèbre Arsène, gentleman cambrioleur. Un homme, certes jeune mais tout de même adulte, exempt de tous défauts – sinon son arrogance de dandy. On ne retrouvera pas ce type de héros avant Porco Rosso – et encore, le héros au visage porcin croule sous le poids de la mélancolie, là où Lupin fanfaronne d’allégresse – car entre temps, Miyazaki fait le choix d’un personnel nettement plus féminin.

À l’image de son héros, le réalisateur se plaît aux cabrioles et autres pirouettes pour épater la galerie. On sent dans Le Château de Cagliostro un certain tape-à-l’œil – comme si la forme cinématographique mimait la cupide rapacité de Lupin et son acolyte Jigen, obnubilés par les richesses – qui met mal à l’aise au regard de ses œuvres postérieures.

Souffrant du même syndrome que bon nombre de premiers films, Le Château de Cagliostro se conçoit d’abord en tant qu’exercice de style, destiné à vanter auprès d’un public érudit la patte artistique et singulière de l’auteur.

Aurions-nous vraiment parié qu’un tel film aboutirait aux chefs-d’œuvre de Miyazaki que l’on connaît ? Qu’un scénario aussi archétypal, reposant sur l’enchaînement de clichés, qu’une mise en scène aussi brouillonne et que des personnages à ce point caricaturaux – Lupin le voleur grand seigneur, Jigen le grotesque compagnon, Clarisse la damoiselle en détresse et le méchant de pacotille Cagliostro – donneraient lieu plus tard à des fables aussi ambivalentes, des scènes savamment élaborées et des caractères aussi affinés que des diamants ? 

Reconnaissons aux professionnel·le·s du cinéma japonais un talent certain : avoir décelé dans ce fatras une once de génie. Sans doute le rôle de Fujiko (Magali en VF), seul personnage (avec Lupin) dotée d’une vraie complexité psychologique, contribuât à vaincre leurs réticences. Femme libre, indépendante et maîtresse de son corps, elle préfigure les combattantes féministes qui peuplent l’univers de Miyazaki.



Miyazaki sur Le Bleu du Miroir : Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro et Le vent se lève.


La bande-annonce