Le Conte des contes photo 3 © Malavida SMF. TDR

LE CONTE DES CONTES

Le meilleur des contes et légendes russes, réinventés avec poésie par le maître de l’animation Youri Norstein. Quatre œuvres oniriques à l’imagerie et à la créativité saisissantes ! Un programme pour les enfants de 8 à 88 ans, d’une beauté renversante, qui vous emporte dans un torrent d’émotions complexes et qui vous marque souvent à vie…

Critique des films

Youri Norstein, grande référence en matière d’animation, a consacré toute sa vie à son art et certaines de ses œuvres ont été reconnues comme faisant partie des plus grands chefs-d’œuvre de cette forme de cinéma, qui s’adresse aux publics de tous les âges. L’intégralité de ses courts-métrages représente moins de deux heures de programme mais constitue un ensemble de petits joyaux, par la finesse extrême du travail et par la beauté formelle mais aussi par le fond, toujours pertinent et intemporel. Le programme intitulé Le Conte des contes, qui nous est proposé actuellement, se compose de quatre histoires courtes réalisées entre 1971 et 1979.

Tout d’abord, La Bataille de Kerjenets, élaboré en 1971 et qui dure une dizaine de minutes, reprend un extrait d’un opéra de Rimski-Korsakov qui relate comment la ville de Kitège devint invisible grâce aux prières de la demoiselle Fevronia, afin d’échapper à la colère des guerriers Tartares. Dans cette étonnante réalisation, constituée en grande partie grâce à des icônes et des fresques des XIVème, XVème et XVIème siècles, la beauté picturale et la poésie du travail de Youri Norstein sont constamment amplifiées par la musique de Rimski-Korsakov qui en soulignent l’ampleur et la majesté. Cette œuvre sans paroles conserve tout son impact plus de cinquante ans après sa conception et avait reçu en 1972 le Grand Prix du Festival International du Film D’Animation de Zagreb.  

Réalisé en 1974, Le Héron et la cigogne adapte un conte populaire russe et met en scène, sur une durée d’une dizaine de minutes, deux oiseaux confrontés aux affres de l’amour sans retour, ou du moins d’un amour capricieux : celui de deux êtres qui semblent ne jamais être sur la même longueur d’ondes.  Lorsque le héron est amoureux, la cigogne le snobe, se moque de son prétendant. Mais peut-être finira-t-elle par avoir des regrets. Il s’agit d’une histoire d’amour et d’orgueil traitée avec mélancolie et drôlerie. 

Le Conte des contes, qui date de 1979, tire son inspiration d’une berceuse traditionnelle russe très populaire, qui prend ici la forme d’un petit loup gris. Avec ce court-métrage d’une durée de trente-neuf minutes qui a remporté le Prix du meilleur film d’animation de tous les temps aux Olympiades de l’animation à Los Angeles en 1984, Youri Norstein évoque des souvenirs, des images de son enfance. Avec sa délicatesse coutumière, il déploie une grande mélancolie, à travers une histoire en noir et blanc et en couleurs, qui parle aussi bien de l’amour qui meurt que de la guerre, avec un accompagnement musical composé notamment d’œuvres de Bach et de Mozart. 

Le Petit hérisson dans la brume, également connu sous le titre Le Hérisson dans le brouillard, parle d’amitié et de joies simples. Le hérisson part rejoindre son ami ourson, car ils ont l’habitude de scruter les étoiles ensemble. Ce court-métrage a été élu en 2003 meilleur film d’animation de tous les temps par un collège de 140 critiques et réalisateurs du monde entier.   En chemin, le hérisson aperçoit un mystérieux cheval qui l’intrigue. Cette histoire d’une dizaine de minutes sur l’amitié qui console vient clore ce programme d’une grande délicatesse qu’on conseillera aussi bien aux plus petits – la durée totale d’environ une heure et dix minutes permet de ne pas perdre leur attention – qu’aux plus grands qui aiment la poésie et la beauté de ce type d’animation, qui ne cherche jamais la surenchère mais qui repose sur un travail minutieux et une grande variété de techniques. 


En salle depuis le 4 décembre 2024, distribué par Malavida Films