LE GRAND BAIN
C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée. Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie…
Le Grand Bain met en scène, sans fulgurances mais avec tendresse, une bande de quadragénaires ayant besoin d’évacuer leurs peines et leur mal être. Pour se faire, ils vont former une équipe de natation synchronisée masculine, faisant fi des préjugés sur cette discipline jugée peu virile. Cet engagement sera l’occasion de vaincre leur solitude et d’exorciser leurs démons au profit d’une volonté collective. On regrettera toutefois qu’il faille deux heures pour dessiner un itinéraire qui se devine déjà lors de la première demie-heure.
Sans aucun doute, Gilles a louché sur The Full Monty au moment d’écrire son récit choral, où l’on retrouve ce thème de l’homme d’âge moyen qui combat ses démons en s’impliquant dans un spectacle public peu commun. Certes, sa sympathique comédie ne plonge guère dans les profondeurs de la psychologie et ne dynamite pas forcément le genre, mais elle comporte ce qu’il faut de charme et de talent à l’écran pour offrir un divertissement recommandable et offrir un peu de dépaysement au milieu d’un champ de comédies franchouillardes bien poussives. Il faut dire que le compère de Jean Dujardin dans Les infidèles ne s’est rien refusé pour composer sa distribution : Guillaume Canet, Benoit Poelvoorde, Virginie Efira, Mathieu Amalric, Leila Bekhti, Philippe Katerine, Marina Foïs, Jean-Hugues Anglade, Mélanie Doutey, Felix Moati et même la jeune révélation d’Ava, Noée Abita.
Et s’il n’y a pas non plus grand chose de surprenant dans le déroulé de Le grand bain – avec ses séquences d’entrainement sur fond musical, ses disputes et ses réconciliations, ses moments de communion collective et de philosophie de vie – le feel-good movie de Gilles Lellouche devrait remporter les faveurs du public lors des vacances de la Toussaint après avoir offert un rafraîchissement bienvenu aux spectateurs du dernier festival de Cannes.
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