(L-R)  Hugh Jackman, Andy Serkis

LE PRESTIGE

9
Remarquable

Robert Angier et Alfred Borden sont deux magiciens surdoués, promis dès leur plus jeune âge à un glorieux avenir. Une compétition amicale les oppose d’abord l’un à l’autre, mais l’émulation tourne vite à la jalousie, puis à la haine. Devenus de farouches ennemis, les deux rivaux vont s’efforcer de se détruire l’un l’autre en usant des plus noirs secrets de leur art. Cette obsession aura pour leur entourage des conséquences dramatiques…

Dans un Londres de début du siècle admirablement reconstitué, Le Prestige relève du puzzle bâti par le talentueux Christopher Nolan, maître du genre. L’intrigue et l’enchevêtrement des flash-back sont captivants, tandis que l’ambiguité de Borden et l’obsession d’Angier vont rendre ces deux personnages profondément détestables et antipathiques. Le spectateur en sera d’autant plus dérouté qu’il ne cessera de changer de camp :  lorsqu’on croit avoir pris parti définitivement, il y a toujours un penchant de la perversion de l’un ou l’autre pour nous faire revoir notre jugement. La photographie dans ce film est également très soignée, tout comme le travail sur les costumes – que portent avec une classe ahurissante Hugh Jackman – et les décors.

Le tandem Jackman – Bale met remarquablement bien en valeur la concurrence des deux magiciens. Hugh Jackman est impeccable. Ce veuf avide de revanche cherche à tout prix à évincer son concurrent et, surtout, celui qui est certainement responsable de la mort de son épouse. Christian Bale, lui, est plus déroutant et s’affirme à nouveau comme un acteur incontournable. Côté second rôle, Michael Caine se paie le luxe d’évincer la superbe Scarlett Johansson qui se contente de n’être finalement qu’un pion dans l’histoire. On notera enfin le cameo de David Bowie…

Fincher avait réalisé un film sur les sept pêchés capitaux avec Seven. Nolan semble s’être focalisé sur deux d’entre eux : l’envie et la colère. L’ambitieux Angier cherchant à dépasser son rival qui a pourtant bien plus de talent que lui mais qui ne sait l’exploiter. Mais cette concurrence va être poussée à un point tel qu’elle en deviendra destructrice, non seulement pour eux, mais également pour leur entourage.

La tension monte progressivement et le suspens ne faiblit jamais, notamment grace à de nombreux rebondissements et révélations. Ceux qui se seront fait piégés tomberont de haut. Pour ce qui auront pris la peine de « regarder de plus près », ils auront pu remarquer certains indices déjà perceptibles comme des présages au dénouement futur. Les fils entremêlés et complèxes se défont alors dans une logique pourtant si simple mais diablement efficace. Toutefois, lorsqu’arrive le générique de fin – on s’interrogera sur le choix du morceau de Thom Yorke qui ne colle pas particulièrement à l’ambiance du film – on reste bluffé par ce nouveau tour de passe-passe signé Chris Nolan. Un casting de choix, une image soignée et une tension psychologique croissante. Quel tour de force !




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11 années il y a

[…] que dans les intentions de ce film de magie en trois actes loin du niveau du brillant Le Prestige, on privilégiera alors le fun en suivant le chat Ruffalo courir après les quatre souris (qui ne […]

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10 années il y a

[…] percer dans Enemy, mais il tombe à plat. Si la photographie et la trame peuvent parfois rappeler Le Prestige de Christopher Nolan, elles ne l’égalent […]

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9 années il y a

[…] ans après le méconnu mais non-moins génial Le Prestige et deux ans après le jouissif The Dark Knight, Christopher Nolan réalise avec Inception un film […]

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