LE TOURBILLON DE LA VIE
Les grands tournants de notre existence sont parfois dus à de petits hasards. Si Julia n’avait pas fait tomber son livre ce jour-là, aurait-elle croisé Paul ? Ou sa vie aurait-elle pris une toute autre direction ? Nos vies sont faites d’infinies possibilités. Pour Julia, il suffit d’un petit rien tellement de fois ; tous ces chemins qu’elle aurait pu suivre, toutes ces femmes qu’elle aurait pu être… Choisit-on son destin ? A quoi tiennent l’amour ou le bonheur ?
Critique du film
1989, le mur de Berlin est tombé. Julia et ses amis apprennent la nouvelle à la radio. Et si, pour une fois, elle suivait ses envies et devenait actrice de sa propre vie ? Faire le mur pour s’y rendre, et faire partie de l’Histoire pour construire la sienne.
À quoi se joue l’itinéraire d’une vie ? Un détail parfois, un passeport oublié, ou non, et deux chemins qui s’écrivent ou ne s’écrivent pas. Une voie toute tracée d’une part, une autre plus aventureuse que l’autre. Le récit se sépare autour de ces deux pistes pour raconter le destin de Julia, dans une double, puis multiple narration comme autant de possibilités au gré des hasards et des choix. Pianiste de renom ou prof de musique frustrée d’être passée à côté d’une grande carrière ? Alors que la maternité s’impose à Julia d’un côté, elle se refuse à elle de l’autre. Lou de Laâge (Respire, Boîte noire) incarne toutes ces Julia dans Le tourbillon de la vie, une dramédie romantique qui choisit de raconter les vies de cette jeune femme selon diverses possibilités.
Le tourbillon de la vie questionne ainsi le hasard et le destin, qu’il confronte. Lorsque, dans une librairie, elle rencontre Paul, un étudiant thésard passionné par le sujet, il lui soulève l’hypothèse que le hasard obéirait à des lois mathématiques. Car, selon lui, la vie ferait des choix pour nous, entre accidents et imprévus, refermant une porte pour en entrouvrir une autre.
Après son César pour le court-métrage L’accordeur, Olivier Treiner relève le challenge de déjouer les attentes en explorant un nouveau genre et en osant le pari risqué du film à narration multiple. Il s’offre tout de même un trait d’union, la musique classique et le piano, pour une nouvelle évocation des thématiques de la quête de la perfection et l’accomplissement, bien souvent antinomiques.
Bande-annonce
21 décembre 2022 – D’Olivier Treiner, avec Lou de Laâge, Raphaël Personnaz, Isabelle Carré