LES HIRONDELLES DE KABOUL
La ficheRéalisé par Zabou Breitman & Eléa Gobbé-Mévellec
France – Animation – Sortie : 4 septembre 2019 – Durée : 80mn
Synopsis : Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Mohsen et Zunaira sont jeunes, ils s’aiment profondément. En dépit de la violence et de la misère quotidienne, ils veulent croire en l’avenir. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies.
La critique du film
Adaptation du roman éponyme de Yasmina Khadra, Les hirondelles de Kaboul est le fruit de la collaboration de la comédienne et actrice Zabou Breitman et de la réalisatrice et créatrice d’animation Eléa Gobbé Mévelec. C’est également le premier film d’animation présenté à la compétition Un certain regard pour cette édition de 2019. On note un casting de voix assez conséquent avec la présence de Zita Hanrot, Hiam Abbass, Simon Abkarian ou encore Swann Arlaud.
Tout d’abord, il importe d’évoquer le trouble accompagnant l’annonce de ce projet. On peut en effet questionner l’ambition d’adapter un tel sujet d’un point de vue occidental. Les réponses apportées sont malheureusement assez mauvaises. En premier lieu, le choix des voix, françaises, est un motif d’interrogation. Pourquoi avoir transposé ce sujet dans une langue qui n’est pas du tout celle des protagonistes ? Le décalage qui se crée par ce biais dessert énormément le film et en constitue une faiblesse de fait. Ces voix semblent ne jamais fonctionner avec les événements de l’histoire, ni ne permettre aux personnages de s’incarner véritablement – ce qui constitue un deuxième problème de taille. Les tracas ne s’arrêtent pas là : si les aquarelles qui constituent les décors en plans fixes sont très réussis, l’animation à proprement parler est elle beaucoup moins réussie, voire même assez brouillonne.
Voix qui ne fonctionnent pas et animation ratée, cela constitue un handicap déjà insurmontable pour un film déjà fragile dans ses bases. Mais composer un tableau aussi noir, sans dialectique et sans espoir conséquent, constitue une vision assez caricaturale du climat régnant en Afghanistan. Il émane du film une tristesse qui nous contamine au moment de faire le bilan d’une telle expérience.
Le film est présenté dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes 2019