LIAISON
Un thriller contemporain qui explore les enjeux et les possibles conséquences dévastatrices des erreurs passées sur notre futur. La série d’action met en scène un récit inattendu et complexe auquel se mêle une intrigue politique et d’espionnage, avec en creux, l’histoire d’un amour passionnel et indéfectible.
Critique de la série
Dans le cadre de lois obligeant les plateformes de streaming à produire davantage de productions européennes, plusieurs fictions audiovisuelles sont apparues sur nos plateformes ces derniers temps. Après les exemples de Netflix, Amazon Prime (avec Coeur Noir en début de ce mois) et Disney+, c’est à Apple TV+ de se lancer dorénavant dans la production française. La première série télévisée française de la plateforme, aux côtés de Ted Lasso, Severance et Pachinko, s’intitule Liaison. Sous la plume de Virginie Brac, romancière que l’on connaît également pour ses talents de scénariste pour Engrenages et Cheyenne & Lola, cette série renoue avec un genre redevenu populaire grâce au Bureau des Légendes : le thriller d’espionnage. Outre la « liaison fatale » entre Vincent Cassel et Eva Green, il sera surtout question de crise diplomatique et conspiration.
Il est important de souligner que Liaison est le résultat d’une coproduction franco-britannique. Avec un casting international impressionnant : Vincent Cassel et Eva Green forment le couple principal, aux côtés de Peter Mullan, Irène Jacob, Bukky Bakray (la révélation de Rocks), Gérard Lanvin, Daniel Francis et Laëtitia Eïdo. Créée et écrite par Virginie Brac, et réalisée par Stephen Hopkins (qui a notamment filmé les péripéties de Jack Bauer dans 24 Heures Chrono, référence sérielle du genre), la série nous plonge en plein coeur des relations diplomatiques entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni alors qu’une succession de cyberattaques frappe l’Angleterre. Les forces britanniques et françaises entrent dans une course contre la montre afin de trouver les commanditaires de ces attaques avec comme seule piste : un réfugié syrien hacker qui a toutes les informations sur une clé USB.
Dans ce registre, la série respecte soigneusement les codes du série d’espionnage. Sans l’ambition de dépoussiérer le genre, elle propose un divertissement assez classique. Cellules de crises gouvernementales, infiltrations musclées dans des endroits secrets, tours de passe-passe et trahisons sont au rendez-vous de ces épisodes. On retrouve la même énergie bingesque que possédait l’efficace série géopolitique Bodyguard, il y a quelques années. Si la série démarre sur un tempo plutôt lent et prêtant au déjà-vu, la montée en tension finit par nous gagner très rapidement au fil de ce visionnage.
Et cela tient à l’élément-clé éponyme de la série : la Liaison. Derrière un symbolisme évident, qui met en parallèle les conflits politiques internationaux à celles entre êtres humains, la série maintient notre intérêt par les multiples relations dévoilées tout du long. À l’image des premières paroles de la mythique chanson Teardrop de Massive Attack qui revient tel un leitmotiv dans la série (Love, love is a verb // Love is a doing word // Fearless on my breath), qu’elles soient amoureuses ou professionnelles, ces relations vont être ce qui vont pousser les personnages à agir et à nous intéresser. L’alchimie entre Vincent Cassel et Eva Green fonctionne, à ce titre, très bien à l’écran.
Si la série peut pêcher dans ces dialogues et une exagération dans les caractérisations des personnages (le personnage de Stanislas Merhar, aux actions d’antagonistes pouvant parfois briser avec le cadre réaliste de la série…), elle sait néanmoins se poser en tant que thriller politique divertissant et intelligent.
Bande-annonce
Le 24 février 2023 sur AppleTV+