LUI
Un compositeur en mal d’inspiration, qui vient de quitter femme et enfants, pense trouver refuge dans une vieille maison à flanc de falaise, sur une île bretonne déserte. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix.
Critique du film
Au départ, on pourrait dire que Lui ressemble à du classic Guillaume Canet avec ces traditionnels personnages bourgeois qui règlent (inutilement) leurs comptes entre eux – cela sans ne jamais rien apprendre car, après tout, les vacances au bord de la mer font passer du bon temps. Après notre rencontre avec la bande de faux-amis des Petits Mouchoirs, on rencontre Lui ; un compositeur isolé incarné par Guillaume Canet qui semble être dans une mauvaise pente. Sa vie conjugale (et familiale) navigue en eaux troubles, son piano est aussi déréglé que son inspiration et il soupçonne de plus en plus son meilleur ami de coucher avec sa femme. Seul au monde, sur cette île bretonne, il va peu à peu perdre pied et affronter ses troubles.
Le meme “I know writers who use subtexts and they’re all cowards” illustrerait parfaitement cet objet cinématographique improbable qu’est Lui. Convoquant les artifices de Blier, avec ce surréalisme vulgaire où des représentations mentales tourmentent le protagoniste principal de manière graveleuse, Canet embarrasse le spectateur en s’embourbant dans une psychanalyse de comptoir qu’il tente de rendre audacieuse avec des insultes sortant à tout va. On s’ennuie ferme avec l’envie de quitter notre propre îlot, celui de la salle de cinéma. Quand arrive le dernier sursaut du film, moment où il vire au nanar improbable, Canet semble invoquer Enemy de Villeneuve pour une improbable confrontation avec lui-même.
Plutôt que de vous embarrasser devant cet exercice de style égocentrique, privilégiez plutôt le calme poignant d’un film qui a des mêmes traits, le charme et la profondeur en plus, Bergman Island de Mia Hansen-Love*.
Bande-annonce
27 octobre 2021 – De et avec Guillaume Canet, et Virginie Efira, Mathieu Kassovitz